Violence n Au moins 63 personnes ont péri et 285 ont été blessées hier, mardi, dans la soirée dans 11 attentats à la voiture piégée, coordonnés dans plusieurs quartiers chiites de Bagdad. «Toutes les explosions ont eu lieu au même moment», a déclaré un responsable du ministère de l'Intérieur. Les deux plus importants attentats avaient eu lieu contre des restaurants à Kazamiya (nord) et à Husseiniya (est). De par leur simultanéité et les cibles choisies —des quartiers chiites —, ces attentats portent la marque de la branche irakienne d'Al-Qaîda qui, en dépit d'une nette baisse des violences sur l'essentiel du territoire irakien, a toujours la capacité de frapper fort. C'est la seconde fois en trois jours que la capitale irakienne est frappée. Dimanche, un commando d'Al-Qaîda avait attaqué en pleine messe la cathédrale syriaque catholique, dans le centre-ville, faisant 53 morts, dont 46 fidèles. Le couvre-feu, qui s'étend habituellement à Bagdad entre 00h 00 (21h 00 GMT) et 05h 00 (02h 00 GMT), a été décrété peu après ces attaques, en début de soirée, dans l'est de la capitale. En soirée, quatre obus de mortiers ont, par ailleurs, été tirés sur le quartier mixte de Ghazaliya, dans l'Ouest, a indiqué la même source au sein du ministère de l'Intérieur. Elle n'a pas été en mesure de dire si ces tirs avaient fait des victimes ou des dégâts matériels. Ces attaques risquent de ruiner les efforts du gouvernement qui cherche à attirer les investisseurs étrangers. Depuis lundi, se tient la Foire internationale de Bagdad, où sont présentes 300 sociétés du monde entier. Le 25 août, 14 voitures piégées, dont certaines pilotées par des kamikazes, avaient explosé à quelques heures d'intervalle dans une dizaine de villes irakiennes, faisant 53 morts et plus de 300 blessés. Cette vague d'attentats visait la police. Si le niveau actuel de violence est sans commune mesure avec le pic observé lors des violences confessionnelles de 2006 et 2007, l'Irak, et notamment sa capitale, demeure le théâtre d'attentats quotidiens, dont les plus sanglants sont imputables à Al-Qaîda. Ces attaques interviennent, alors que le blocage politique se poursuit en Irak: près de huit mois après les élections législatives, les partis politiques ne sont toujours pas parvenus à trouver un accord en vue de former un nouveau gouvernement. Le mois d'octobre a cependant été le moins sanglant depuis novembre 2009, selon un bilan fourni lundi par les ministères de la Santé, de la Défense et de l'Intérieur. Un total de 194 Irakiens ont péri en octobre, un chiffre gonflé par le bilan particulièrement élevé de l'attaque de la cathédrale syriaque catholique de Bagdad.