La capitale irakienne a connu un mardi sanglant avec cinq attentats à la voiture piégée qui ont fait au moins 112 morts et 207 blessés, au moment où la date des prochaines législatives devait être annoncée après l'accord sur la loi électorale. Selon un mode opératoire qui porte la marque d'Al-Qaïda, cinq voitures piégées ont explosé presque simultanément vers 10h25 heure locale (07h25 GMT) dans plusieurs quartiers de Bagdad, semant la panique dans la capitale. Des voitures de police sillonnaient les rues, qui se sont vidées, appelant leurs collègues à faire preuve d'une vigilance extrême. Toutes les rues menant aux bâtiments officiels ont été fermées. "Au moins 112 personnes ont péri et 207 ont été blessées dans les attentats à la voiture piégée", a indiqué une source au ministère de l'Intérieur. Dans le quartier de Dora à l'entrée sud de Bagdad, un kamikaze a fait exploser sa voiture contre une patrouille de la police devant l'Institut de technologie, tuant 15 personnes — trois policiers et 12 étudiants —, alors que 23 étudiants ont été blessés, a-t-on précisé. Au moins 97 autres personnes ont péri dans les quatre attentats qui ont eu lieu devant le palais de Justice dans le quartier de Mansour (ouest), le ministère du Travail rue de Palestine, l'antenne du ministère de l'Intérieur à El-Nahda et le marché Rassafi à Chorja (centre), selon la même source. "Plusieurs des 39 corps que nous avons reçus étaient déchiquetés et il y avait parmi eux des femmes", a affirmé un responsable de la Cité médicale. Ces attentats interviennent après l'adoption dimanche par le Parlement d'une loi électorale, ardemment discutée entre les communautés ces derniers mois, et qui ouvre la voie à la tenue des deuxièmes législatives depuis la chute du régime de Saddam Hussein en 2003, dans la foulée de l'invasion américaine. Le mode opératoire des attentats de mardi ressemble à celui des attentats du 19 août et du 25 octobre contre des symboles du pouvoir à Bagdad qui avaient fait au total plus de 250 morts et été attribués au réseau extrémiste Al-Qaïda et à des affidés de l'ancien régime de Saddam Hussein. Si les violences en Irak sont clairement à la baisse, les insurgés parviennent toujours à organiser des attaques particulièrement sanglantes dans le pays.