Agressions n Les forces de l'ordre marocaines ont donné l'assaut ce lundi matin au «camp de la liberté» dressé près de Lâayoune. Plusieurs personnes ont été blessées suite à cette opération. De nombreuses ambulances transportant des blessés vers Lâayoune ont été aperçues. «On ne sait pas, pour l'instant, s'il y a des morts, mais plusieurs blessés ont été transportés à Lâayoune», a déclaré un habitant de la ville. Les forces de l'ordre marocaines ont lancé cette offensive très tôt ce matin, en utilisant aussi des canons à eau puissants contre les habitants du campement. Ce qui a été confirmé par les autorités locales qui ont indiqué que l'assaut a été donné à 7h 00 GMT par la gendarmerie et les forces auxiliaires. Hier, dimanche, la route reliant Lâayoune au campement dressé à proximité par des habitants avait été bloquée par les autorités marocaines et le réseau de téléphonie mobile GSM coupé. Un militant d'une ONG locale avait évoqué des «tensions» à l'intérieur du camp et estimé qu'un assaut des forces de l'ordre pourrait être imminent. Les civils sahraouis, qui se dirigeaient vers le «camp de la liberté» ont ainsi subi une intervention «musclée» des forces de l'ordre. Le quartier Maâtallah, à hauteur du boulevard Skikina est le plus touché, plusieurs blessés y ont été signalés hier déjà. Le bilan des victimes n'est pas encore rendu public. En érigeant ce camp, quelque 25 000 Sahraouis ont voulu exprimer le désir du peuple sahraoui d'une solution définitive au Sahara occidental, dans le cadre de la légalité internationale et de son droit à l'autodétermination. Un jeune de 14 ans avait été tué le 25 octobre dernier et cinq personnes blessées par la gendarmerie marocaine, alors qu'ils tentaient d'accéder au campement. Les responsables du Front Polisario ont ajouté que l'assaut était bel et bien prévisible suite au dernier discours du roi Mohammed VI au sujet du Sahara occidental. «Les forces d'occupation ont renforcé, hier, dimanche, le dispositif de répression dans la ville d'El-Ayoun en érigeant plusieurs points de contrôle sur les principaux axes, menant notamment vers le «campement de la liberté», ont-ils averti. Le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a exprimé, à cet effet, la préoccupation du gouvernement sahraoui à l'égard de «la répression des forces d'occupation marocaines». Il a même appelé «l'ONU et le Conseil de sécurité à intervenir pour empêcher le Maroc de commettre des massacres contre les civils sahraouis».