«C'est horrible ce qui se passe là-bas. Il y aura certainement un lourd bilan de morts et de blessés», a affirmé, hier, la militante sahraouie Aminatou Haidar, après l'assaut des forces marocaines contre les «camps de liberté» à Laâyoune. «Le régime marocain veut une guerre entre Sahraouis et Marocains», a-t-elle ajouté. La militante sahraouie des droits de l'Homme a mis en garde, hier, lundi, contre les risques d'une guerre au Sahara occidental, après l'attaque marocaine contre «les camps de liberté». «Le régime marocain veut une guerre entre Sahraouis et Marocains», a déclaré Aminatou Haidar à Lisbonne. «C'est horrible ce qui se passe là-bas. Il y aura certainement un lourd bilan de morts et de blessés», a-t-elle ajouté. «En attendant une résolution définitive du conflit, il faut d'abord sauver une population civile innocente», a-t-elle lancé, appelant la communauté internationale à «exercer une pression sur le Maroc pour qu'il respecte les droits de l'homme des Sahraouis». Les forces marocaines ont attaqué par «voies terrestre et aérienne, à l'aide d'hélicoptères» ce camp de 28 000 personnes avec «des canons à eau, des gaz lacrymogènes et des balles réelles», a expliqué le ministre des Affaires étrangères sahraoui. Elles ont «réprimé d'une manière féroce et sans discernement les populations civiles sans défense qui s'y trouvent», a-t-il dit. Selon Mohamed Salem Ould Salek, un groupe résistait encore, «barricadé» en début d'après-midi à l'intérieur du camp, «complètement détruit». Selon lui, cet assaut contre le campement de Gdim Izik avait fait «des centaines de blessés. Je ne peux pas vous dire encore le chiffre exact, notamment s'il y a eu des morts, mais les hôpitaux sont pleins», a-t-il affirmé, alors que le président sahraoui avait fait part au secrétaire général de l'ONU d'informations faisant état «de morts». «Des morts et des blessés et des détenus figurent parmi les citoyens innocents au moment où plusieurs biens sahraouis dont des maisons, commerces et véhicules ont été saccagés», a-t-il affirmé. Le communiqué émanant du Front Polisario fait état, quant à lui, de la mort d'un jeune Sahraoui, Babi Mahmoud El-Guerguar, âgé de 26 ans. Le document accuse les militaires marocains d'avoir tiré «à balles réelles» et d'avoir fait «des centaines de blessés». Une source officielle marocaine avait fait état auparavant d'un bilan de 2 morts et de près de 70 blessés après le déclenchement de cette opération. Les provocations avaient, elles, commencé dimanche dernier pour reprendre hier, lundi, de plus belle lorsque les premières informations sur l'assaut ont commencé à circuler à Laâyoune. Hors de la ville, la gendarmerie marocaine a dressé un barrage pour empêcher les habitants de la ville de rejoindre le campement. Plusieurs personnes «ont quitté la ville de Laâyoune après l'assaut pour rejoindre le campement mais elles ont été empêchées par la gendarmerie», a confirmé un habitant de Laâyoune. Le Polisario, dans son communiqué, «lance un appel urgent à la communauté internationale, en particulier au Conseil de la sécurité des Nations unies pour qu'il exige du Maroc de mettre un terme à cet acte barbare commis contre des populations civiles sans défense ayant commis pour seul péché d'avoir pacifiquement réclamé leurs droits». Enfin, les Sahraouis estiment «condamnable que tout cela se passe au vu et au su de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental, présente depuis 1991) sans que celle-ci se prononce ou, au moins, informe l'opinion internationale».