Mémoire n Une rencontre du souvenir a été organisée, hier, au centre de presse d'El Moudjahid à la mémoire du regretté Djamal Chanderli, un cinéaste engagé. Le public, composé essentiellement des personnalités de la famille du septième art et les représentants des médias, a suivi avec beaucoup d'intérêt et d'émotion les témoignages des compagnons de celui qui a éternisé les images de nos glorieux moudjahidine en pleine guerre contre l'armée de l'occupant français. En effet, Djamal Chanderli, qui était à Paris, a répondu immédiatement à l'appel de la Fédération des moudjahidine de France (la wilaya 7) pour couvrir la Guerre d'Algérie et porter un soutien à la Révolution avec l'arme de l'image et du son. Tel que décidé par les chefs de la Révolution lors du congrès de la Soummam. Ainsi, il a rejoint les maquis à l'intérieur du pays pour filmer la réalité du brave combat des moudjahidine d'une part, et démasquer les massacres perpétrés par l'armée coloniale d'autre part, atteste le Pr Pierre Chaulet, l'un des amis de l'Algérie contre le colonialisme français. M. Chaulet, qui a accompagné le regretté Chanderli dans la réalisation du premier film de la Révolution algérienne dira de lui : «Il est connu pour la qualité de ses images, et les plus belles images que nous avons de l'intérieur pendant la guerre sont de lui.» «Dans la production c'était un faiseur […], il savait accrocher les choses, il avait une compétence professionnelle extraordinaire, c'est-à-dire qu'on reconnaît immédiatement sa compétence, son coup d'œil, sa façon de filmer… », a-t-il ajouté. Intervenant pour sa part, le cinéaste Saïd Hilmi, qui a accompagné également le défunt dans de nombreuses productions cinématographiques notamment celles concernant la Révolution algérienne, a évoqué la simplicité d'un homme intellectuel qui a choisi la voie du cinéma pour servir son pays. Commentant les images de ‘Ramdani', un film documentaire réalisé en noir et blanc, contenant des images réelles filmées pendant la Révolution, il attire l'attention sur la signification des images notamment les tenues militaires et le burnous des maquisards (moudjahidine) décrivant magnifiquement leur combat. Quant au réalisateur de ce film, Saïd Mahdaoui, il pense qu'il est grand temps de retravailler la mémoire de l'Algérie et de ces Algériens qui ont tant donné à la Révolution. «C'est un cinéaste de référence», a-t-il estimé. D'ailleurs, c'est l'avis de l'ensemble des intervenants qui ont souhaité qu'on fasse des films sur notre passé en vue de mieux préparer notre avenir et laisser des traces à nos enfants et pour honorer la mémoire de ces cinéastes donner leur nom à des stalles de spectacle par exemple.A noter enfin que les organisateurs de ce forum de mémoire à savoir l'association Adhoua (lumières), Machaâl Echahid ( le flambeau du martyr) et le quotidien El Moudjahid ont honoré la sœur du regretté, Mme Marie Meriem Chanderli en hommage à son brave frère, le cinéaste de la Révolution algérienne.