Lutte n Des centaines de réfugiés sahraouis ont appelé hier, lors d'une grande manifestation devant le siège de l'UNHCR, le Front Polisario à la reprise de la lutte armée, suite au massacre commis lundi par les forces d'occupation marocaines dans les territoires sahraouis occupés. Les manifestants scandaient des slogans appelant la direction du Polisario à adopter une position «plus ferme pour sauver les citoyens sahraouis» au Sahara occidental. Les manifestants ont également adressé un message au chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz, dans lequel ils ont fait part de «leur disposition à prendre les armes et à se sacrifier pour la libération de leur pays», a indiqué hier l'agence de presse sahraouie (Sps). Le Polisario et le Maroc sont liés depuis 1991 par une trêve conclue sous l'égide de l'ONU. Les manifestants ont par ailleurs appelé la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) à «s'acquitter de sa mission dans les meilleurs délais ou reconnaître son échec et quitter le Sahara Occidental», a précisé SPS. Les manifestants ont souligné en outre la nécessité d'envoyer d'urgence une mission d'enquête sur l'attaque marocaine «abominable» contre le camp de réfugiés sahraouis Akdim Azik et contre la ville d'El Ayoun occupée, mettant en garde contre la politique d'«indifférence» de l'organisation onusienne au Sahara occidental au moment où l'armée marocaine commet un génocide contre le peuple sahraoui. «L'agression criminelle, perpétrée lundi dernier par les forces d'occupation marocaines contre la population civile sahraouie du campement de Gdeim Izik, a fait des dizaines de morts, plus de 4 500 blessés et 2000 prisonniers», a indiqué hier un communiqué du ministère sahraoui de l'Information. «De peur des représailles, les personnes blessées restent terrées chez elles car elles savent pertinemment que leur sort est scellé une fois parties à l'hôpital pour se faire soigner», précise le communiqué, citant le cas du citoyen sahraoui Abdeslam Al Ansari, lequel,en dépit des précautions prises par sa famille de le dissimuler pour ne pas être repéré par la police marocaine, a succombé à ses blessures une fois arrivé à Agadir. «Ce cas n'est pas isolé : plusieurs blessés graves n'ont pas pu recevoir des soins. Des témoins oculaires ont compté des dizaines de corps qui jonchaient le sol aux alentours du campement de Gdeim Izik et dans la partie est de la ville d'El-Ayoun, et le nombre de disparus se compte par centaines», ajoute le communiqué, relevant que le bouclage du territoire sahraoui par le Maroc rend l'accès «quasiment impossible» aux médias et aux observateurs internationaux, ce qui fait que les décomptes sont «extrêmement difficiles» à effectuer. «Des sources font état de plus de 2000 personnes emprisonnées et d'autres libérées après avoir été sauvagement torturées», dénonce le ministère sahraoui qui précise que les centres de détention sont situés au «Carcel negra», au quartier général de la police, au dépôt des forces auxiliaires, à «Lehcheicha» à l'est de la ville d'El-Ayoun, au collège Allal-Ben-Abdallah, aux centres sportifs d'El-Ayoun et celui situé à 25 km d'El-Ayoun.