Mardi, la gare routière du Caroubier risque d'être paralysée si le mot d'ordre de grève de l'Union nationale des transporteurs est massivement suivi. Le communiqué rendu public hier par la Société de gestion de la gare routière d'Alger (Sogral) exprimant sa disponibilité au dialogue, n'a pas convaincu les syndicalistes qui veulent faire aboutir leurs revendications. C'est ce que nous a affirmé ce matin le secrétaire général de l'Union nationale des transporteurs (Unat), et président pas intérim, M. Benkehla, que nous avons joint au téléphone. Cette grève qui devrait concerner tout le réseau de transport routier à travers le pays, a été décidée après l'échec des tentatives de dialogue avec Sogral. «Nous ne viendrons pas travailler mardi, mais nous n'empêcherons pas les citoyens de voyager avec les transporteurs qui veulent travailler», a indiqué M. Benkehla. «Nous ne sommes pas contre les citoyens et ne nous voulons pas les pénaliser. Tout ce que nous voulons c'est d'avoir nos droits». Il a expliqué que la décision du maintien de cette journée de protestation annoncée depuis une semaine, a été prise suite à une réunion des membres de l'Unat hier à Alger. Il s'agit notamment des wilayas d'Alger, de Béjaïa, de Blida d'Oran, de Sétif, de Tizi Ouzou, etc. L'Unat considère que l'annulation mardi prochain des dessertes routières est l'ultime solution, après l'épuisement de toutes les voies de dialogue avec la Société de gestion de la gare routière d'Alger (Sogral). Cette dernière a annoncé, hier soir, dans un communiqué, sa disponibilité à discuter des problèmes posés. «Ce qui est mis en avant, entre autres, pour justifier cette grève serait le refus de Sogral de dialoguer avec un des syndicats des transporteurs et la non-prise en charge des revendications exprimées», a indiqué Sogral, qui souligne qu'«en réalité, des documents attestent d'une rencontre regroupant le bureau de l'Unat accompagné d'un nombre d'opérateurs et la direction de l'entreprise». Le communiqué indique que depuis l'élection en juin 2010 de l'actuel président de l'Unat «aucune demande ne nous a été adressée pour une quelconque rencontre». Interrogé, M Benkehla a démenti les informations contenues dans le communiqué. «Depuis le début de l'année 2010 nous avons envoyé une vingtaine de correspondances à Sogral, mais cette dernière n'a pas daigné nous répondre», a-t-il assuré. «Suite au mutisme de cette société et de son nouveau directeur, nous avons contacté plusieurs parties sans succès. Nous avons sollicité le wali d'Alger par intérim pour arbitrage, mais lui aussi n'a pas donné suite à notre demande». Pour rappel, l'Unat revendique la révision des augmentations appliquées aux transporteurs depuis le mois de janvier 2010 et le coût exorbitant de l'exploitation des quais de la gare routière du Caroubier. «La tarification appliquée qui dépasse 900 000 DA/an pour chaque bus mènera à l'augmentation du prix du billet, ce qui aura un effet négatif sur le pouvoir d'achat du citoyen», estime-t-on à l'Unat.