Résumé de la 67e partie n Mrs Clayton est surprise de voir que Victoria connaît Edward... Clayton sourit. — En Orient, rien ne va vite. — Comme par un fait exprès, reprit Edward, le fonctionnaire qualifié n'est jamais là quand on a besoin de lui. Tout le monde est plein de bonne volonté, tout le monde ne demande qu'à vous aider... mais rien ne bouge ! On rit. — Vous finirez par obtenir un résultat, dit Mrs Clayton avec bonne humeur. Mais le docteur Rathbone a eu une bonne idée de vous envoyer ici. Sinon, ses caisses seraient restées à Bassorah pendant des mois ! — Depuis les événements de Palestine, ils redoutent les bombes... et la littérature subversive. Tout est suspect ! Mrs Clayton tourna la tête vers son mari. — J'espère que les caisses de livres du docteur Rathbone ne contiennent pas des bombes ! — Ma chère amie, répondit Clayton, le docteur Rathbone est un savant éminent, membre de différentes académies, un homme qui est connu et respecté dans toute l'Europe ! Il y avait dans le ton comme un reproche, mais Mrs Clayton feignit de ne pas s'en aviser. — Il lui serait donc d'autant plus facile de faire de la contrebande d'armes ! Clayton ne répliqua pas, mais Victoria crut comprendre, l'expression ennuyée de son visage, que le propos lui déplaisait. La vie étant comme suspendue durant les heures chaudes de la journée, Victoria et Edward quittèrent leurs hôtes après le déjeuner pour aller faire une petite promenade sur les bords du Chatt-el Arab. Victoria admira le fleuve, découvrit avec ravissement les bouquets de dattiers verdoyant dans le paysage et s'amusa des embarcations arabes à haute proue qui s'engageaient, remorquées, dans le canal allant vers la ville. Ils flânèrent ensuite dans les souks et ils revenaient sans hâte vers le consulat quand, brusquement, Victoria posa à son compagnon la question qui la tracassait depuis longtemps : — Edward, comment vous appelez-vous ? Il la regarda, abasourdi : — Qu'est-ce que vous me demandez ? — Comment vous vous appelez. Vous ne vous rendez pas compte que je ne sais pas votre nom de famille ? — C'est, ma foi, vrai !... Eh bien ! c'est Goring ! Edward Goring. — Edward Goring... C'est bon à savoir. J'avais l'air d'une idiote, au Rameau d'Olivier. Etre à la recherche de quelqu'un qu'on ne connaît que sous son seul prénom d'Edward... — Il n'y avait pas là une jeune femme aux cheveux très noirs ? — Si. — C'était Catherine. Elle est très gentille. Vous lui auriez parlé d'Edward, elle aurait tout de suite su de qui il s'agissait… — Je n'en doute pas, dit Victoria d'un petit air pincé. — Elle est très bien, Catherine. Ce n'est pas votre avis ? — Si, si... (à suivre...)