Souhait n Si Vera Shipman fonde tous ses espoirs sur son deuxième fils, Harold, c'est parce que, celui-ci, est effectivement un bon élève. Le 19 janvier 2004, les surveillants de la prison de Wakefielf, dans le West Yorkshire (Angleterre), font la ronde. Comme c'est le quartier des détenus dangereux, ils prennent la précaution de vérifier que tout se passe bien dans les cellules. Arrivé devant la geôle de Harold Shipman, le fameux médecin condamné pour près de deux cents meurtres, un gardien ouvre l'ornière qui donne sur la cellule et approche sa lampe. Le détenu n'est pas dans son lit. Le faisceau de lumière balaie la pièce : le docteur apparaît, recroquevillé, dans un coin, sous la fenêtre. Le gardien comprend aussitôt ce qui se passe. Il donne l'alerte et, peu après, on dégage le corps de Shipman qui s'est pendu à la poignée de la fenêtre…Ainsi finit l'un des plus grand criminels de l'histoire moderne. Né en 1946, Harold Frederik Shipman, qui sera appelé plus tard Docteur la Mort (Doctor Death) appartenait à une famille ouvrière de Nottingham, chef-lieu du comté anglais de Nottinghamshire. En dépit de ses modestes origines, la mère, Vera Shipman, qui élève seule ses trois enfants, va les élever dans un esprit de supériorité. Harold, appelé affectueusement «Freddy» était son favori et elle n'hésitait pas à le montrer. Sa sœur, Pauline, de sept ans son aîné, et son frère, Clive, de quatre ans son cadet, se plaignaient parfois. Mais leur mère leur répondait : «C'est parce qu'il est plus intelligent que vous, il est plus déterminé que vous… Je crois qu'il est promis à un grand avenir !» «Freddy» sera donc élevé dans cette idée : il est supérieur à ses frères et aux autres ! Il est promis à un avenir radieux ! C'est pour le préparer à cet avenir que Vera Shipman va forcer son fils à porter, en toute circonstance, une cravate. Le petit garçon se plaignait, au début, d'être ainsi accoutré, alors que ses camarades ont une tenue plus décontractée. Mais il finira par croire qu'il n'est pas comme les autres et qu'il doit se distinguer. Si Vera Shipman fonde tous ses espoirs sur son deuxième fils, Harold, c'est parce que, celui-ci, est effectivement un bon élève. C'est avec fierté qu'elle va aux réunions de son école. A chaque fois, elle lui rappelle le destin auquel il est promis. Elle faisait tout pour le soutenir, elle l'encourageait à chaque fois à faire plus. Dès qu'il se laissait aller, elle le rappelait à l'ordre. Elle ne le punissait pas.… Mais si Harold Shipman est un brillant élève à l'école primaire, son niveau commence à baisser au collège et au lycée. Le jeune homme — il a quinze ans — est toujours bien habillé, il porte toujours des costumes et des cravates, mais ses résultats scolaires sont plutôt médiocres. Sa mère l'accable de reproches. Il promet de faire des efforts. Sa mère redoute qu'il rate son entrée à l'université. Elle lui a bien sûr tracé sa carrière : «Je veux que tu sois un grand médecin… le plus grand de tous les temps !» Harold est un beau jeune homme, on ne lui connaît pas de petite amie. C'est aussi un athlète et, bien que sollicité par de nombreux clubs, il refuse de se mêler aux autres. C'est qu'il a gardé ses airs de supériorité et, bien qu'il ne soit plus un brillant élève, il se croit privilégié par rapport aux autres. (à suivre ...)