Diligence n Sans se faire répéter l'ordre, le petit garçon se précipite. Il revient quelques instants après. On frappe à la porte. Le petit garçon fait le mouvement de se lever, mais il regarde aussitôt sa mère. Vera Shipman n'a pas bronché. Le petit garçon se rassoit. On frappe de nouveau. Comme la mère ne bouge toujours pas, le petit garçon intervient. — maman, on frappe… — tu crois que je ne sais pas qu'on frappe ? — il faut, peut-être, aller voir de qui il s'agit. — Harold, je t'ai déjà dit qu'il ne faut pas répondre immédiatement, quand on frappe à la porte ou quand on appelle au téléphone… quand on te sollicite également ! Harold baisse la tête. — je t'ai dit tout cela ! — oui, répond docilement Harold. — alors pourquoi veux-tu aller ouvrir tout de suite ! — c'est parce qu'on insiste ! La mère soupire. — bon, va voir qui est là ! Sans se faire répéter l'ordre, le petit garçon se précipite. Il revient quelques instants après. — c'est pour moi ! — pour toi ? — oui, les enfants du quartier… Eva fronce les sourcils. — et que te veulent-ils, les enfants du quartier ? — on m'appelle pour jouer ! — pour jouer ! Elle regarde son fils. — tu veux vraiment aller jouer avec ces enfants ? — oui, maman, ce sont des enfants du quartier ! — je les connais, ces enfants, de la graine de voyous… Tu n'es pas dérangé par leurs comportements, leur façon de s'habiller ? — tout le monde s'habille de la même façon à Nottingham ! — oui, mais moi, je ne veux pas que tu sois comme les autres… Je veux que tu leur sois supérieur… Tu entends, en tout ! Par ta façon de t'habiller, par ton éducation, par ton intelligence ! Il baisse la tête. — j'espère que tu m'as comprise ! — oui, maman. — alors, tu vas aller dire à ces enfants que tu n'as pas de temps à leur consacrer ! — Mais maman… — quoi… tu veux aller jouer avec eux ? Il baisse la tête. — je crois que tu as compris (A suivre...)