L'entourage familial du Président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali est une «quasi-mafia» et le régime tunisien «n'accepte ni critique ni conseil», affirment des télégrammes confidentiels américains obtenus par WikiLeaks et révélés, hier soir, mardi, par le quotidien Le Monde. Dans ce câble daté de juin 2008, sous le titre «Ce qui est à vous est à moi», l'ambassade cite plus d'une dizaine d'exemples des abus de l'entourage familial du chef de l'Etat. Par exemple, écrit-il, l'épouse du Président se voit accorder gratuitement par l'Etat un terrain, qui sera viabilisé tout aussi gratuitement, pour construire un établissement scolaire privé, revendu depuis. A l'été 2009, un autre mémo, tout en saluant la robuste croissance économique (5% en moyenne) et le statut avancé de la femme, relève que «le Président Ben Ali prend de l'âge», que «son régime est sclérosé» et qu'«il n'y a pas de successeur avéré». «L'extrémisme reste une menace. Confronté à ces problèmes, le gouvernement n'accepte ni critique ni conseil, qu'il vienne de l'intérieur ou de l'extérieur. A l'inverse, il ne cherche qu'à imposer un contrôle plus strict, souvent en s'appuyant sur la police», ajoute ce télégramme. Pour les diplomates, affirme encore l'ambassade américaine en Tunisie, travailler dans ce pays est devenu très difficile. Les contrôles, «mis en place par le ministre des Affaires étrangères», les contraignent à avoir une permission écrite avant tout contact avec un officiel. Une demande de réunion doit être accompagnée d'une note diplomatique. «Beaucoup restent sans réponse», précise-t-elle.