Abolition n Aucune peine capitale n'a été exécutée depuis 1993. Interrogé hier sur l'abolition de la peine de mort en Algérie, Habib Kheddache, avocat et ancien président de la section algérienne d'Amnesty International, a déclaré : «J'ai de l'espoir que le chef de l'Etat promulguera, un jour, le texte portant sur l'abolition de la peine de mort par ordonnance.» «Les tribunaux algériens ont prononcé 200 condamnations à mort en 2009. Toutefois, aucune peine n'a été exécutée depuis 1993», a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse organisée, hier, par la section algérienne d'Amnesty International sous le thème «L'Algérie et les pactes internationaux relatifs aux droits de l'homme», à l'occasion du 62e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme (Dudh). M. Khedache a rappelé, dans ce contexte, qu'il y a deux courants contradictoires en Algérie quant à l'abolition de cette peine. D'un côté, on retrouve ceux qui appellent à son l'abolition. Il s'agit notamment de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme, de Amnesty International, et de la Ligue algérienne des droits de l'homme (Ladh). De l'autre côté, on retrouve ceux qui sont contre cette abolition, à savoir des partis politiques islamistes, ainsi que le Haut-Conseil islamique (HCI). Abordant la question de la ratification par l'Algérie des conventions internationales et pactes portant sur les droits de l'homme, M. Khedache a affirmé que notre pays a ratifié environ 40 conventions, dépassant ainsi les Etats-Unis d'Amérique en matière de textes ratifiés. Cependant, il regrette le fait que ces ratifications ne soient que des lettres mortes qui ne sont destinées qu'à la «consommation étrangère». C'est-à-dire qu'à travers ces ratifications, l'Algérie ne veut qu'améliorer son image sur la scène internationale. Pour étayer ses dires, il a souligné que l'Algérie a ratifié la quasi-totalité des conventions internationales portant sur les droits de l'homme, mais leurs textes n'ont pas été publiés au Journal Officiel que dix ans après leur ratification. Cette non-publication des textes de ces conventions et pactes ratifiés a rendu leur exécution impossible. En effet, les magistrats et les citoyens ne pouvaient pas se référer à leurs textes lors des audiences pour justifier et consolider leurs jugements pour les premiers et se défendre pour les seconds. En dépit de la ratification de l'Algérie de plusieurs pactes, notamment le pacte des droits civils et politiques, ainsi que celui lié aux droits culturels, sociaux et économiques, elle a émis des réserves quant à quelques articles qu'elle juge non compatibles avec certaines traditions et certains principes de la société algérienne.