Musique n C'est aujourd'hui que s'ouvre à Koléa la deuxième édition du Festival maghrébin de musique arabo-andalouse. La présente édition, selon les organisateurs, revêt un caractère particulier, puisque, suite au succès de la première édition, le festival a été inscrit au calendrier officiel des activités de l'Union du Maghreb arabe (UMA). Elle se tiendra du 13 au 18 décembre. Et c'est Hamdi Benani qui donnera, ce soir, le coup d'envoi de cette deuxième édition. La soirée du 17 décembre sera marquée par la prestation, pour la première fois, de l'ensemble féminin composé de près d'une trentaine de musiciennes. Toutes – elles ont été sélectionnées parmi les meilleures interprètes féminines des ensembles de Béjaïa, de l'association El-Kortoba et de l'ensemble régional d'Alger – accompagneront le grand interprète Kateb Nagueb. Aux côtés des formations algériennes, l'orchestre marocain Chabab de Rabat, la troupe tunisienne Chouyoukh de Bizerte, ainsi que l'orchestre Mezdj de Marseille marqueront, aussi bien par leur présence que par leurs talents, les soirées koléennes. L'orchestre Mezdj est composé d'un groupe de musiciens et de chanteurs qui œuvrent pour la préservation et la sauvegarde de la musique andalouse en particulier, et méditerranéenne en général. L'originalité de cet orchestre réside dans son répertoire qui est aussi riche que varié : il va du chant corse à la musique arabo-andalouse et ses dérivés. C'est ainsi que le Festival maghrébin de la musique arabo-andalouse s'emploie à s'ouvrir à toutes les associations, même celles installées à l'étranger qui ont su préserver ce patrimoine musical. Le festival vise alors à promouvoir leur travail. «On invite à chaque édition une formation installée à l'étranger, et à chaque fois on essaie de faire un lien entre ce qu'il y a dans les pays du Maghreb et ce qu'il y a ailleurs par rapport à la musique andalouse», affirme-t-on. Quant à la soirée de clôture, elle sera animée par l'ensemble Pilote de Tipasa sous la direction de cheikh Ismaïl Hakem, les orchestres de Abdelhamid Tal Bendiab et Saadeddine El-Andaloussi. Par ailleurs, et en marge des soirées musicales, des hommages seront rendus à deux virtuoses du violon et grands maîtres de la musique savante, à savoir les cheikhs Abderrahmane Belhocine et Abdelghani Belkaïd. Le premier aura lieu ce soir, tandis que le second se déroulera à la clôture du festival. A noter que, dans l'esprit de la sauvegarde et de la promotion de la musique andalouse, des enregistrements des soirées de la première édition seront mis à la disposition du public. Le Festival maghrébin de musique arabo-andalouse revêt une importance capitale parce qu'il traduit «une volonté de sauvegarder ce patrimoine culturel ancestral et de lui insuffler une dynamique capable de lui redonner sa véritable dimension dans les traditions culturelles et artistiques de l'Algérie». Ainsi, le festival se soucie de la préservation comme de la pérennité de la musique andalouse, un héritage commun aux pays du Maghreb, «perpétuant, du coup, cet art ancestral en faisant participer et jumeler toutes les couleurs de cette musique». Autrement dit, il s'agit de montrer les multiples facettes de la musique arabo-andalouse, qui, avec une base commune, a subi, au fil du temps et d'une région à l'autre, des transformations et les développements. Cela revient à dire que «le festival résume, à lui seul, la dimension communautaire du Maghreb, puisqu'il s'agit d'un patrimoine musical partagé par l'ensemble des sociétés de cette région», note-t-on.