Doute n «Les Etats-Unis remettent sur le tapis les négociations indirectes avec Israël, ce qui veut dire qu'ils n'ont rien à proposer pour le moment», a déclaré le négociateur palestinien Mohammed Shtayyeh. Comme lui, nombre de dirigeants palestiniens ont accueilli hier, dimanche, très fraîchement, sans cacher leur scepticisme, les déclarations de Hillary Clinton en vue d'une hypothétique relance du processus de paix via des négociations indirectes avec Israël. M. Shtayyeh a demandé à Washington d'adopter une position plus ferme face à Israël, consistant à «reconnaître un Etat palestinien dans les frontières (d'avant la guerre israélo-arabe) de juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, ou du moins annoncer que tel sera l'objectif final des négociations». Un autre leader palestinien, Yasser Abed Rabbo, conseiller du président Mahmoud Abbas, a exprimé la colère et la frustration de son camp, qui ne semble plus entretenir la moindre illusion sur l'avenir des discussions -directes ou indirectes- avec le gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu. «L'ancien mode de négociations n'a abouti à aucun résultat et nous n'accepterons pas d'y revenir», a averti M. Abed Rabbo, dans une interview au quotidien arabophone Al-Hayat, laissant entendre que les Palestiniens pourraient choisir la voie d'une proclamation d'indépendance unilatérale. Face à l'échec de la stratégie de l'administration Obama, qui n'a pas réussi à obtenir d'Israël un nouveau gel de la colonisation, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a proposé vendredi une relance des négociations indirectes pour sortir le processus de paix de l'impasse, exhortant les deux parties à s'attaquer «sans retard» aux questions de fond. Washington a dépêché à cet effet, pour une énième navette dans la région, son émissaire George Mitchell qui doit rencontrer ce lundi M. Netanyahu et demain mardi le président Abbas. «Si les Etats-Unis n'ont même pas pu convaincre les Israéliens de geler les colonies, comment pourront-ils les persuader sur des questions aussi cruciales que Jérusalem, les réfugiés ou les frontières ?», s'est interrogé l'analyste palestinien Hani al-Masri. Hier dimanche, les autorités d'occupation israélienne ont ordonné la destruction de plusieurs maisons palestiniennes à Silwane, dans le sud de la mosquée d'Al-Aqsa, a-t-on indiqué de sources sécuritaires palestiniennes. Ces nouveaux ordres de démolition ont soulevé la colère des Palestiniens, victimes des dépassements et des agressions barbares commis quotidiennement par Israël au su et au vu de la communauté internationale. Toujours face aux agressions israéliennes, le président palestinien Mahmoud Abbas a demandé aux Etats-Unis d'intervenir pour annuler la décision israélienne d'expulser le député du mouvement Hamas, Mohamed Abouttayr, de la ville sainte d'El-Qods occupée.