Résumé de la 8e partie n Nesrine a beaucoup apprécié la visite de Karim qui, dans la même journée, s'est rendu deux fois à l'hôpital pour la voir. Quand il rentre, chez lui, Ouardia, sa mère, s'étonne de son air sombre. — Qu'y a-t-il ? demande-t-elle — Quoi ? dit-il, renfrogné — Tu n'as pas l'air bien… Il hausse les épaules. — C'est un camarade, il a été hospitalisé, j'ai été le voir ! La mère s'alarme. — Un accident ? — Non, il est malade… il semble même très mal en point… — Que Dieu lui apporte la guérison, mon fils… — Incha' Allah. — Je suppose que tu n'as pas mangé… — Si j'ai mangé au restaurant. — J'ai fait des beignets… Il secoue la tête. — Je n'ai pas faim ! — Mais tu adores les beignets ! — Pas maintenant… plus tard ! Il va dans sa chambre. Il ne sait pas pourquoi il a parlé de Nesrine au masculin. Peut-être qu'il a honte de dire qu'il a une copine, de fréquenter une fille. Sa famille, malgré un long séjour à la ville, est plutôt du genre traditionnel : les filles ne sortent pas avec les garçons et les garçons n'avouent pas qu'ils ont des copines. C'est bête mais c'est comme ça. Du côté de Nesrine, on semble plus libéral : ni la mère de la jeune fille ni son père n'ont vu d'inconvénient à ce qu'il lui rende visite. A son deuxième passage à l'hôpital, c'est même le père qui l'a fait entrer, lui a demandé se faire la bise à sa fille et il l'a laissé seule avec elle. Il lui a même dit, quand il est reparti, de repasser voir sa fille ! Une chose que ni son père ni sa mère ne feraient ! Ouardia vient le voir. — Tu repars voir ton ami, demain ? — Oui, dit-il, étonné par la question — Je pourrai lui faire d'autres beignets ! Il sourit. — Je ne sais pas s'il les mangera ! — Essaye toujours, sinon tu les offriras à d'autres malades. Elle ajoute : — Si j'ai un peu de temps, je pourrai aller avec toi ! Il secoue aussitôt la tête, effrayé. — Non, non, ce ne sera pas nécessaire, et puis mon camarade est très timide ! — Je ne le mangerai pas, dit Ouardia, déçue. — Contente-toi de faire les beignets, dit-il, je lui dirai que c'est ma mère qui les a faits ! (à suivre ...)