Crise n La police française a-t-elle réellement pour vocation de protéger les citoyens ? La réponse devrait aller de soi ; oui. Pourtant, les Français appartenant à des minorités dites «visibles» se plaignent de subir de nombreux contrôles d'identité injustifiés... Délits de faciès ou profilage ethnique ? Autant les médias français sont pleins d'admiration pour les Arabes du Golfe, pour leur fortune, les millions d'euros qu'ils investissent chaque année à Paris et dans les grandes villes françaises et, bien sûr, les bakchichs astronomiques qu'ils distribuent dans les restaurants et hôtels, autant ils éprouvent la plus grande aversion pour les Arabes lambda installés en France. Et ils ne se gênent pas pour le montrer. Rien n'est assez dur pour les stigmatiser et faire oublier aux Français leurs propres problèmes. S'il est vrai qu'une chaîne de télévision publique n'a pas tari d'éloges sur le faste des riches femmes arabes qui ne regardent jamais à la dépense lorsqu'elles achètent des toilettes, des bijoux place Vendôme, le hasard – qui parfois fait bien les choses – a voulu que cette même chaîne TV et dans la même journée diffuse deux émissions ; la première programmée depuis longtemps et qui n'avait rien à voir avec l'actualité et la seconde imposée, elle, par l'événement du jour.Dans le premier reportage inspiré sans doute par la promotion à tout prix du tourisme parisien, le téléspectateur découvre les palaces paradisiaques et les hôtels haut de gamme fréquentés par les émirs qui savent «arroser», sans compter, de pourboires le petit personnel. Costumes de soirée, tailleurs de collection, chaînes de diamant, bolides à quatre roues chromées en or, souliers de marque, rien n'est trop beau ou trop cher pour les familles fortunées du Qatar, du Koweït ou de Bahreïn qui circulent en jet privé, avec des gardes du corps et souvent des interprètes polyglottes à bord. Quelques minutes plus tard, un peu moins d'une heure en tout cas, le même tube cathodique diffuse une autre réalité, en France, à travers l'affaire Hadj Elias. En effet, ce citoyen français de confession musulmane, pour avoir eu le malheur de contracter plusieurs ménages — ce que sa religion lui permet en toute légalité — et dont l'une des épouses a refusé de payer une amende quant au port du nikab, a eu droit à tous les contrôles possibles et imaginables sur sa vie privée. Tout a été passé en revue : ses revenus, les allocations familiales de ses enfants, les salaires de ses employés... Bref, la machine Sarkozy s'est emballée et le bouc émissaire, qui aurait pu faire oublier sa chute dans les sondages est alors tout trouvé. Un Arabe, un Algérien, qui vit en France aux crochets des services sociaux et qui plus est polygame et carrément islamiste. Qui dit mieux !