Carence n Parmi les justiciables, rares sont ceux au courant de l'existence de la médiation comme alternative dans le règlement des litiges. Moins coûteuse et mieux adaptée à la préservation des liens sociaux, la médiation judiciaire dans notre pays ne bénéficie pourtant pas d'une large application parmi les justiciables. Nombreux sont les citoyens qui restent figés lorsqu'on les interroge sur ce nouvel instrument juridique. «Je n'en ai aucune idée !», nous a répondu Rabah, d'un air étonné. «Pouvez-vous me renseigner ?», nous a demandé ce sexagénaire avant de nous confier que cela fait 4 ans qu'il côtoie la justice pour un procès, mais n'a jamais entendu parler de cette alternative de règlement des litiges. Ce manque relevé dans la vulgarisation de la pratique de la médiation judiciaire depuis son entrée en vigueur en février 2009 est dû, selon certains participants à cette session de formation des formateurs en médiation judiciaire, tenue dernièrement à la résidence des magistrats à Alger, au manque de sensibilisation. En effet, le nombre des affaires traduites en médiation ne dépasse pas les 700 sur tout le territoire national, à 5 mois de sa mise en pratique. Ce chiffre est certes loin de l'objectif attendu, mais il «devrait connaître une hausse», selon les estimations du directeur général du Crjj, M. Bouzertini, qui a indiqué que son centre compte répondre en «multipliant les campagnes de sensibilisation» sur cette pratique. Laquelle pratique, a-t-il ajouté, «apporte une certaine rapidité, souplesse et économie dans le traitement des affaires, donc une manière de désengorger nos tribunaux». En outre, M. Bouzertini a expliqué que dans le programme visant la vulgarisation de la médiation judiciaire, 1 200 médiateurs seront formés prochainement en exécution des recommandations émanant du Séminaire international, qui s'est tenu à Alger les 15 et 16 juin dernier. Intervenant hier en marge de la séance d'ouverture de la session de formation sur la médiation judiciaire organisée par le Crjj du 28 février au 4 mars en cours, M. Bouzertini a expliqué que cette session sera animée par deux experts européens spécialisés dans le domaine et touchera 14 médiateurs judiciaires et 6 magistrats. «L'objectif de cette rencontre est de permettre à nos juges et médiateurs de maîtriser les techniques de la médiation et la déontologie, ainsi que les moyens pédagogiques nécessaires à l'enseignement du programme, parce que ce premier groupe sera chargé de la formation des médiateurs locaux», a-t-il expliqué. Il a ajouté, dans le même sillage, que la durée de cette formation, qui est de 5 jours, ne suffira pas pour une bonne assimilation du programme et pour englober tous les aspects de la médiation. D'où «la programmation d'autres sessions de formation qui viendront la renforcer et où le développement des habilités dans les litiges spécialisés seront visés», a-t-il expliqué.