Résumé de la 2e partie n Dans la chambre de compression, M. Bick a un malaise... Le docteur Baumgartner lance un ordre : «Monsieur Bick ! Mettez votre masque à oxygène... Allons, mettez votre masque !» M. Bick ne faisant pas un geste, Helen Kocer s'étonne du silence du docteur Baumgartner... comme s'il y avait un flottement à l'extérieur de la cabine. Elle appelle : «Docteur !... Docteur !... Mais enfin, répondez- moi, docteur ! — Je vous écoute, mademoiselle. — M. Bick ne peut pas bouger : il n'a plus l'usage de ses mains. Il faut le sortir de là ! — Euh... c'est impossible, si j'ouvre la porte la pression va tomber... Je vous mettrais tous en danger. Au contraire, je dois ralentir la décompression... — Voulez-vous que je lui mette le masque à oxygène, docteur ? — Oui... essayez. — Combien de temps faut-il attendre ? demande Helen Kocer. — Eh bien.., euh.., attendez... Je calcule... Au moins quarante minutes.» Cette fois, tout le monde a compris... Cette cabine est un véritable piège. «C'est complètement dingue ! s'exclame Schloesberg, l'homme aux béquilles. — Nous sommes dans un piège», murmure Helen Kocer. L'entrain fait brutalement place à l'horreur, tandis que le malheureux M. Bick tente de respirer son oxygène dans le masque qu'Helen Kocer maintient fermement sur son visage. Chacun se teste mentalement et guette les moindres symptômes de suffocation, désormais conscient de courir un risque mortel. Il est douze heures trente à Hanovre, Allemagne, février 1976. Dix-neuf patients en peignoir de bain et savates sortent de la chambre d'acier de l'Institut de régénération par surcompression, où ils viennent de subir la première séance d'un traitement destiné à recharger leur sang en oxygène. Appâtés par une publicité rédactionnelle, tous ces gens, souffrant de maux variés, de la migraine à l'infarctus en passant par les maux de tête et les varices, ont payé 650 marks d'avance. Helen Kocer lâche le masque à oxygène qu'elle maintient depuis cinquante minutes contre le visage de M. Bick, cultivateur de soixante-deux ans, victime d'un malaise et que l'on n'a pu évacuer, le docteur Baumgartner, responsable du traitement, ne voulant pas faire courir aux autres le risque mortel d'une décompression trop brutale. Ce même docteur, décomposé et manifestement dépassé par les événements, après avoir constaté que tous les autres patients semblent en bonne santé, entre à son tour dans la cabine une seringue à la main. Il explique à Helen Kocer, atterrée, qui regarde le pauvre M. Bick affalé sur son siège : «Pendant que je lui fais une piqûre pour activer la circulation, pourriez-vous me rendre un service, mademoiselle ? — Certainement. Que dois-je faire ? — Je vous remercie... Il faudrait accompagner chez elle Mme Gamow. Je crois qu'elle va bien, mais à soixante-treize ans on ne sait jamais.» Douze heures quarante-cinq : Helen Kocer sort avec Mme Gamow, petite vieille aux cheveux blancs tout frisottés, qui répète sans arrêt à son bras, et avec conviction : «Ça va, ma petite... Ça va !» Mais tandis qu'elles attendent le taxi, le bras de la vieille femme se fait soudain plus lourd. Si lourd qu'Helen doit bientôt la soutenir et finalement la porter presque dans la salle d'attente de l'institut. «Vite ! s'exclame l'infirmière en la voyant, il faut la conduire dans la chambre de compression !» (à suivre...)