Résumé de la 113e partie n Aïcha a deviné que sa mère a égorgé son petit frère et l'a mis à cuire pour remplacer la viande – destinée aux travailleurs bénévoles – qu'elle a mangée. En fin d'après-midi, le père revient avec la terrine : les ouvriers en ont mangé tout le contenu, il n'en reste, au fond, que les os. Lui-même s'est régalé avec eux. — Alors, demande sa femme, comment tes ouvriers ont trouvé mon couscous ? L'homme sourit. — Ils disent n'en avoir jamais mangé de pareil ! Elle le regarde, heureuse. — C'est vrai ? — Oui, c'était très bon ! — Tu as mangé avec eux ? Il rit. — Bien sûr, je ne pouvais pas rater une occasion pareille ! — Et la viande, comment était-elle ? — Ils l'ont trouvée tendre et délicieuse. Ils m'ont tous dit de féliciter celle qui a préparé un repas aussi succulent ! La mère sourit à la remarque de son époux, Aïcha, elle, a beaucoup de peine à retenir ses larmes, car cette viande «tendre et délicieuse» dont se sont régalés les ouvriers, est la chair de son petit frère Ali. Son père remarque sa tristesse. — Aïcha, pourquoi ce visage triste ? Elle ravale ses larmes. — Ce n'est rien… — Tu devrais être contente. Nous avons fait une belle récolte, les ouvriers ont bien travaillé. Cette année sera une année d'abondance ! — Je le sais père ! — Alors, il faut te réjouir ! Puis, il sourit. — Ah, je comprends pourquoi tu es triste : tu regrettes de ne pas avoir mangé de ce couscous et de cette viande ! C'est ça, n'est-ce pas ? Aïcha s'écrie : — Oh, non ! Sa mère la foudroie du regard.. — Toi, lui dit-elle, en colère, ne reste pas là sans rien faire ! Prends la plat où ont mangé les ouvriers et va le laver à la rivière. Jette les os aux chiens, ils s'en régaleront ! La fillette obéit. Elle va à la rivière et lave, en pleurant la terrine. Elle récupère les os de son petit frère, mais au lieu de les jeter aux chiens, comme le lui a ordonné sa mère, elle les lave et les enferme dans un pan de sa robe, puis rentre à la maison. Avant d'aller retrouver ses parents, elle creuse un trou et y cache les os. Son père est satisfait de la journée, il est surtout content que les ouvriers qu'il a fait venir, aient apprécié le repas qu'il leur a servi. Ils feront son éloge et il passera, dans toute la région, pour un homme généreux. (à suivre...)