Expression n La danse contemporaine, qu'elle soit moderne (abstraite ou figurative) ou futuriste, ou encore urbaine, se révèle le parent pauvre de cette discipline. La 2e édition du Festival de danse contemporaine (du 18 au 23 décembre) a montré que l'art de l'expression corporelle a son public, donc ses adeptes, et pour preuve, la grande salle du Théâtre national où se déroulaient les représentations, a drainé une assistance nombreuse et conquise. Le festival a, en outre, montré qu'il existe, côté algérien un potentiel certain. Des jeunes pleins de talent, de vitalité et de créativité, attendent juste qu'on leur accorde la possibilité de s'accomplir et de concrétiser leur projet artistique. Il y a certes un manque de formation en Algérie dans la danse contemporaine, mais il existe – le festival en est une preuve manifeste – des potentialités en mesure de hisser cet art à un haut niveau. Un art qui donne au corps la possibilité et surtout la liberté de se mouvoir et de s'exprimer au point culminant de son expressivité. En effet, la danse contemporaine, qu'elle soit moderne (abstraite ou figurative) ou futuriste, ou encore qu'elle soit urbaine, se révèle le parent pauvre de cette discipline, mais les organisateurs du festival, sans pour autant tomber dans l'alarmisme, se montrent optimistes quant à son avenir. «Depuis un an, nous essayons de faire revivre tant bien que mal la danse contemporaine, et le festival est là pour faire toute la lumière sur cette danse qui est certes pratiquée, mais reste souvent marginalisée. En outre, nous invitons des professionnels à venir former les jeunes danseurs», souligne Fatiha Kadouri. C'est ainsi que le festival s'emploie à généraliser la pratique de cette danse en Algérie. A noter que tout au long de la durée du festival, des ateliers assurant des sessions de formation et de création ont eu lieu. Sandra Abouav, danseuse et chorégraphe de la compagnie Metatares (France) a animé une résidence de création et elle a fait part de son expérience aux jeunes danseurs algériens. «Les jeunes danseurs avec lesquels j'ai travaillé sont très impliqués, pleins d'enthousiasme et d'imagination.» «Ils ont de bonnes bases, ils sont attentifs et à l'écoute du mouvement. Ils captent les mouvements très vite. Ils assimilent facilement mes propositions. Ils ont un potentiel.» Le festival se révèle une opportunité pour tous ces jeunes danseurs, au talent certes caché mais avéré, de s'affirmer comme tels, c'est-à-dire comme des artistes danseurs ou chorégraphes. C'est une école, un espace de formation et d'enseignement. C'est une manière de s'ouvrir clairement aux possibilités de sortir des formes préétablies, d'affiner ses connaissances quant à l'art d'expression corporelle. Il est temps, à l'issue de deux éditions du festival, d'accorder plus d'intérêt à la danse contemporaine, d'arracher la danse aux clichés, c'est-à-dire de ne plus la considérer comme un folklore. Il faut approcher la danse avec un regard neuf et un esprit ouvert. Il ne faut plus considérer le corps comme tabou, il faut lui accorder cette liberté de s'exprimer sans retenue. En outre, il est utile de créer une école de danse et ce, dans les différentes disciplines : classique, folklorique, moderne ou encore urbaine.