Crise n Les Présidents béninois, sierra-léonais et cap-verdien seront en mission mardi à Abidjan pour demander, au nom de l'Organisation régionale de l'Afrique de l'Ouest, au Président Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir en Côte d'Ivoire. Le président Boni Yayi accompagné de ses pairs de la Sierra Leone et du Cap Vert se rendront mardi à Abidjan porteurs du message de la Cedéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) au Président Laurent Gbagbo», a déclaré Jean-Marie Ehouzou, ministre béninois des Affaires étrangères. «Il est clair que la détermination de ces hommes d'Etat pour trouver une sortie par le dialogue à la crise est sans équivoque. Ils iront parler au Président Gbagbo pour lui faire comprendre et essayer d'obtenir de lui de partir», a-t-il ajouté. Le Président cap-verdien Pedro Pires s'est dit jeudi «prêt» à s'«impliquer» dans la recherche d'une solution pacifique à la crise qui sévit en Côte d'Ivoire. Le troisième homme de la délégation ouest-africaine sera le Président de La Sierra Leone, Ernest Koroma. Vendredi, la tension était encore montée dans la crise ivoirienne avec la ferme menace brandie par les pays de la Cédéao à l'adresse de M. Gbagbo : un recours à la «force légitime» s'il ne cédait pas, mais aussi des poursuites internationales pour les violences récentes, qui ont fait 173 morts selon l'ONU entre le 16 et le 21 décembre. Suite à cette menace, le gouvernement ivoirien de Laurent Gbagbo a dénoncé, hier, un complot «inacceptable» du «bloc occidental dirigé par la France» et mis en garde contre un risque de guerre civile dans ce pays peuplé de millions d'immigrés. Tous les pays d'Afrique de l'Ouest ont des ressortissants en Côte d'Ivoire, ils savent que s'ils attaquent la Côte d'Ivoire de l'extérieur, ça va se transformer en guerre civile à l'intérieur», a tonné le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello. «Est-ce que le Burkina Faso est prêt à accepter trois millions de Burkinabè de retour de Côte d'Ivoire dans leur pays d'origine ?», a-t-il interrogé, prédisant que les pays de la Cédéao «ne s'attaqueront pas eux-mêmes». «Le peuple de Côte d'Ivoire va se mobiliser face aux pressions qui excitent son patriotisme», a-t-il encore juré. Pour échapper aux violences, environ 14 000 Ivoiriens ont déjà fui vers le Liberia voisin en près d'un mois, certains ont été empêchés par des éléments des Forces nouvelles (ex-rébellion alliée à Ouattara) de traverser la frontière, ont indiqué, hier, les Nations unies.