Résumé de la 101e partie n Victoria apprend à Richard qu'elle a été, par hasard, mêlée à l'affaire de Carmichaël... Victoria songeait à Crosbie. Elle se souvenait fort bien de lui. Un petit type courtaud, très ordinaire et pas très fin. Il était à Bagdad le soir où Carmichaël était arrivé au Tio. Fallait-il admettre que si Carmichaël, au lieu de courir au bureau du consul, avait brusquement fait demi-tour pour gagner la rue, c'était parce qu'il avait aperçu, au bout du couloir, la silhouette de Crosbie ? Absorbée dans ses pensées, Victoria sursauta quand Richard Baker, qui n'avait cessé de l'observer, lui demanda si elle avait encore quelque question à lui poser. — Une dernière, dit-elle. Lefarge ? Ce nom-là vous dit-il quelque chose ? — Non... J'ai beau chercher, ça ne me rappelle rien... C'est un homme ou une femme ? — Je n'en sais rien. Elle pensait au capitaine Crosbie. Crosbie était-il Lucifer ? Ce soir-là, quand Victoria eut gagné sa chambre pour la nuit, Richard Baker demanda au docteur Pauncefoot Jones s'il lui serait possible de jeter un coup d'œil sur la lettre qu'il avait reçue d'Emerson. — J'aimerais mieux, expliqua-t-il, savoir exactement ce qu'il dit de cette jeune personne. — Le problème, répondit le docteur Pauncefoot Jones, c'est de mettre la main sur la lettre. Je ne l'ai pas jetée, car j'ai pris quelques notes au verso de la dernière feuille, mais je ne sais pas où je l'ai fourrée ! En tout cas, si mes souvenirs sont exacts, il parlait de Veronica en termes très élogieux. Personnellement, je la trouve charmante. Elle a perdu ses bagages, elle n'en a pas fait une histoire, vous avez remarqué ? Une autre aurait insisté pour être conduite à Bagdad le lendemain. Elle a pris très sportivement son parti de l'aventure et c'est vraiment très bien de sa part. Au fait, comment se fait-il qu'elle ait perdu ses bagages ? — Elle a été chloroformée, enlevée et emprisonnée dans une maison indigène, dit Richard, avec une forte envie de sourire. — C'est vrai vous me l'avez dit ! Toutes choses qui me paraissent bien improbables !... Ça me rappelle l'aventure de la jeune Elisabeth Callings... Elle avait disparu pendant quinze jours et, quand elle est revenue, elle a raconté qu'elle avait été enlevée par des bohémiens... On n'a pas pu lui prouver que ce n'était pas vrai... et la pauvre fille était si laide qu'il est bien difficile de supposer qu'il s'agissait d'une escapade amoureuse... Avec Victoria... Je veux dire Veronica... avec elle, c'est autre chose… Elle est jolie, très jolie... et il y aurait un jeune homme là-dessous que je n'en serais pas surpris ! — En tout cas, elle serait bien mieux si elle ne se décolorait pas les cheveux. — Elle se décolore les cheveux ?... Pas possible ! Vous en savez, des choses, quand il s'agit des femmes ! — Pour la lettre d'Emerson... — Vous avez raison, il faut absolument que nous la retrouvions !... Je ne sais plus à quoi ces notes ont trait, mais je suis certain qu'elles me seront utiles un jour et je ne voudrais pas les avoir perdues. Cherchons !... (à suivre...)