Discours n Le Président a regretté, hier soir, les évènements de Sidi-Bouzid, en proie à des troubles sociaux. «J'ai suivi avec inquiétude et préoccupation les évènements survenus ces derniers jours à Sidi-Bouzid. Le point de départ de ces évènements est un cas social dont nous comprenons les circonstances et les facteurs psychologiques et dont les conséquences sont regrettables», a-t-il déclaré dans un discours adressé au peuple tunisien diffusé par la chaîne nationale TV7. La région de Sidi-Bouzid est en proie à des troubles sociaux à la suite de la tentative de suicide de Mohamed Bouazizi, un vendeur ambulant de fruits et légumes, qui s'était fait confisquer sa marchandise par la police municipale, n'ayant pas les autorisations nécessaires. Le jeune homme s'était aspergé d'essence pour s'immoler par le feu. Le chef de l'Etat s'est rendu, hier après-midi, au chevet de Bouazizi, alité au centre médical des grands brûlés à Ben-Arous, près de Tunis, et a reçu au Palais présidentiel la mère de ce jeune homme, ainsi que d'autres familles de la région de Sidi-Bouzid. Dans son discours, Ben Ali a dénoncé «l'ampleur exagérée prise par ces évènements à cause de leur instrumentalisation politique par certaines parties qui ne veulent pas le bien de leur patrie et recourent à certaines chaînes de télévision étrangères qui diffusent des allégations mensongères sans vérification et se fondent sur la dramatisation, la fomentation et la diffamation médiatique hostile à la Tunisie». «Il n'est donc pas possible, de quelque manière que ce soit, que nous acceptions l'exploitation de cas isolés, un événement ou une situation fortuite, pour la réalisation de visées politiciennes, aux dépens des intérêts de la communauté nationale, ses acquis et ses réalisations, et en premier lieu la concorde, la sécurité et la stabilité», a-t-il averti. Ben Ali a mis en garde «une minorité d'extrémistes et d'agitateurs à la solde d'autrui et contre les intérêts de leur pays qui a recours à la violence et aux troubles dans la rue comme moyen d'expression». «C'est un aspect négatif et anti-civique qui donne une image déformée de notre pays et entrave l'afflux des investisseurs et des touristes, ce qui se répercute sur les créations d'emplois, alors que nous en avons besoin pour réduire le chômage», a-t-il souligné affirmant que «la loi sera appliquée rigoureusement contre ceux-là». Le Président Ben Ali a souligné «l'impératif de respecter la liberté d'opinion et d'expression et le souci de les consacrer dans la législation et la pratique, et nous respectons toute position, dès lors qu'elle est exprimée dans le cadre de la loi et des règles et éthique du dialogue». Concernant le problème de chômage, cause principale des troubles sociaux dans la région de Sidi-Bouzid, Ben Ali a déclaré : «Nous sommes attachés à la dimension sociale de notre politique de développement, afin qu'aucune région ou catégorie ne soit privée de sa chance à l'emploi», a-t-il conclu.