Course Au troisième jour de la campagne électorale, les candidats ont déjà atteint leur vitesse de croisière. Ce week-end a été marqué par une intense activité. En effet, les six ont quitté leur starting-block, chacun dans sa direction, mais tous pour la même destination : le palais d?El-Mouradia. Investissant les salles de conférences, entourés de portraits et de slogans chantant des lendemains meilleurs, les prétendants au titre nous promettent au moins une campagne «animée». Pour ce qui est du programme, il était surtout question de le présenter selon les besoins spécifiques de chaque ville. Ainsi à Boumerdès, «ville meurtrie», le candidat Djaballah n?a pas omis de se recueillir sur la mémoire des victimes du séisme avant d?engager un discours basé essentiellement sur les attentes «légales» des habitants. La même attitude sera adoptée par le président de Ahd 54, Ali Fawzi Rebaïne. A Aïn Témouchent, première étape de son périple, «exclusion et pauvreté» étaient au centre de son discours. Lui, qui se place dans la case des exclus de la scène politique, promet «une rupture avec les pratiques politiques, économiques et sociales en vigueur dans le pays depuis 1962». Dans le même sillage, Saïd Sadi, affirmant que «le mal que vit le pays se situe au plus haut niveau des rouages de l?Etat», exige ni plus ni moins que «le départ des responsables, à leur tête le chef de l?Etat». Il sera rejoint, dans ses propos, par Ali Benflis qui, de Bouira à Tamanraset en passant par Ouargla, s?est dit solidaire avec les voix protestataires qui ne demandent que du travail, «dans un pays devenu une mahagra». Quant à Louisa Hanoune, fidèle à sa lutte pour les droits des travailleurs, elle n?hésitera pas, lors de ses meetings à Souk-Ahras, Guelma, El-Tarf, Skikda et Mila, de qualifier le rendez-vous du 8 avril de «bombe à retardement». Sa candidature est, à cet effet, «une volonté de lever le voile qui couvre notre Algérie». Par ailleurs, le président-candidat rappellera à Tipasa, l?une des étapes d?une tournée commencée à Médéa, les efforts consentis depuis cinq ans. Ainsi, «ce qui a été réalisé durant cinq ans équivaut à 20% de ce qui a été fait depuis 1962 en Algérie». Il ajoutera que beaucoup de choses vont changer s?il est réélu, comme «la révision de la carte politique de l?Algérie», tout en insistant sur la question de la liberté d?expression et le retour de l?Algérie sur la scène politique. Les tournées qui ne font que commencer nous promettent de nouvelles sorties et, pourquoi pas, des débats à travers des discours interposés, faute de face-à-face télévisés que beaucoup auraient souhaité voir.