On attend, en principe, Ali Benflis, Abdelaziz Bouteflika et Louisa Hanoune qui animeront, à leur tour, des meetings électoraux respectivement lundi, mercredi et jeudi. La campagne électorale officielle démarre en fanfare en Kabylie à la faveur des dernières sorties publiques des chefs de partis politiques. Déclarée «Cité interdite» jusque-là, cette région renoue avec l'action politique à la grande joie des citoyens qui étaient nom-breux, plus particulièrement le week-end passé, à y prendre part. Les nombreux meetings électoraux qui ont pu se tenir à Béjaïa, Bouira et Tizi Ouzou en toute quiétude sonnent comme la réhabilitation du politique éloignant par la même occasion, le spectre de la violence qui a empoisonné la région depuis au moins trois ans. Après trois années de dominance, le mouvement citoyen, fractionné, n'est plus en mesure de s'imposer et cède de plus en plus la place aux partis politiques. Ces derniers l'ont si bien compris qu'ils n'hésitent plus à se déplacer dans la région. La conjoncture électorale aidant, ils passent à l'offensive, rassurant de plus en plus la population fortement désabusée. Les signes avant-coureurs de cet état de fait, étaient déjà perceptibles le jour même de l'ouverture de la campagne électorale lorsque le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia s'est rendu dans la capitale de la Soummam pour y animer un meeting électoral. Les observateurs étaient unanimes à appréhender cette sortie. On redoutait alors, des face-à-face entre les partisans du scrutin, entendre par là, les partis politiques et les candidats, et les opposants, plus particulièrement les archs, dans la campagne de rejet qui avait déjà atteint sa vitesse de croisière. L'issue de ces deux premières sorties, Ouyahia à Béjaïa et Ali Benflis à Bouira, augurait déjà d'une campagne plus sereine. L'engouement suscité par ces interventions auprès des citoyens n'avait de mérite, au-delà de celui de convaincre la population, que de démontrer, preuve à l'appui, que la Kabylie n'est pas aussi hostile qu'on la présentait. Le rôle dominant des archs s'est métamorphosé en une sorte de «trouble-fêtes» sans plus. La première semaine de la campagne officielle a permis à tout un chacun de jauger l'atmosphère électorale dans cette région et s'est conclue par une réalité qui est loin de celle décrite jusque-là. Saïd Sadi ne s'est pas trompé lorsqu'il a parlé «d'essoufflement» à l'issue de son meeting à Béjaïa. L'accueil réservé aux candidats, Sadi et Rebaïne et au chef du gouvernement n'y est pas sans dénoter un retournement de situation dans cette région où les citoyens commençaient à sombrer dans la fatalité. A la différence du scrutin des locales, celui de la présidentielle est porteur de germes séparatistes. La majorité silencieuse l'a bien compris et se mobilise déjà. «La région doit voter sinon nous sommes partis pour une longue période d'instabilité porteuse de risques incalculables», disent en substance des citoyens. En attendant, l'activité politique dans la région reste marquée par des troubles circonscrits. En dehors de quelques centres urbains, réputés au demeurant comme le fief des archs, les villes relèvent désormais du domaine sécurisé. Le bal ouvert jeudi passé à Béjaïa par le candidat Saïd Sadi se poursuivra intensément cette semaine. On attend en principe, Ali Benflis, Abdelaziz Bouteflika et Louisa Hanoune qui animeront à leur tour, des meetings électoraux respectivement lundi, mercredi et jeudi à Béjaïa. Les wilayas de Tizi Ouzou et Bouira ne seront pas en reste puisque dès aujourd'hui, la ville des Genêts accueillera la candidate du PT Mme Louisa Hanoune, quant à Sadi, il sera l'hôte de cette ville jeudi prochain.