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Musée d'art moderne
Sur les traces de M'hamed Issiakhem
Publié dans Info Soir le 06 - 01 - 2011

Rétrospective n L'exposition consacrée à l'œuvre picturale aussi bien magistrale qu'originale de M'hamed Issiakhem, se poursuit jusqu'au 31 janvier au Musée d'art moderne.
L'exposition, qui occupe les trois niveaux du musée (sous-sol, rez-de-chaussée et 1er étage), réunit plus d'une centaine de tableaux – la plupart provenant de collections privées, alors que les autres font partie des collections publiques (institutions muséales).
Cette exposition, une rétrospective, revient sur cet artiste qui fut l'un des fondateurs de la peinture moderne en Algérie et reconnu mondialement.
Elle se veut un itinéraire du riche parcours de l'artiste (entre les années 1950 et 1980) ainsi qu'un aperçu vaste et approfondi de l'art de M'hamed Issiakhem. Un art tout en profondeur thématique et en sensibilité créatrice.
En allant d'un tableau à l'autre, l'on peut retenir, çà et là, divers portraits, dont Autoportrait, un tableau réalisé en 1976 et qui, par son originalité, est considéré comme l'une de ses œuvres les plus connues.
Mais ce qui suscite d'emblée notre regard, c'est bien la présence récurrente de la femme, un personnage à qui l'artiste a accordé une place prépondérante dans son paysage pictural. Elle se révèle, par sa présence itérative, une importante source de création riche, dense et plurielle.
Plurielle, parce qu'elle est multiple. Toutes semblent identiques, pareilles d'une peinture à l'autre, mais chacune se révèle, par son être, c'est-à-dire par la manière dont elle est dite ou figurée, différente de l'autre, unique. C'est ce qui confère à l'œuvre en question une originalité singulière, c'est-à-dire une empreinte picturale propre à l'artiste. Ce n'est pas n'importe quelle femme que M'hamed Issiakhem s'emploie à représenter. Il lui donne corps, apparence et vie. Il s'agit souvent de la mère, jeune ou vieille, mais toujours le même visage, les mêmes traits, le même regard, la même présence, toujours dans une même ambiance : sombre, triste et amère, éplorée et taciturne, silencieuse – ou muette ?
L'approche de la femme (La Mendiante, Maternité, La Veuve…) est alors identique d'une représentation à l'autre, une représentation sans fard ni exagération, toujours avec ce souci de vérité. Point de transfiguration ni d'émerveillement. Avec lui, l'on n'est pas dans une atmosphère douce, suave, feutrée. L'on est dans la réalité.La femme apparaît alors dans un réalisme – celui-ci se révèle tragédien – saisissant, poignant, mélancolique.
Les couleurs qui illustrent aussi bien cette présence que cette atmosphère sont sombres : «couleurs de nuit, couleurs de cendre». Le but, c'est d'accentuer la mélancolie et la tristesse dans lesquelles baigne la femme, de rendre l'émotion plus perceptible et plus intense. Ces mêmes couleurs révèlent, en conséquence, le tempérament de l'artiste : un homme sensible et profondément mélancolique. C'est quelqu'un aussi de déchiré, de tourmenté, de torturé et, si l'on peut s'exprimer ainsi, de chaotique.
- M'hamed Issiakhem est né le 17 juin 1928, à Aït Djennad, près d'Azeffoun. Entre 1947 et 1951, il fait ses études à la Société des beaux-arts puis à l'Ecole des beaux-arts. De 1953 à 1958, il fréquente l'Ecole des beaux-arts de Paris. Une bourse à la Casa Velazquez de Madrid complète ce qu'on pourrait considérer comme son parcours initiatique. Il est lauréat de plusieurs prix dont le Simba d'or de Rome, distinction de l'Unesco pour l'art africain en 1980. Le 1er décembre 1985, M'hamed Issiakhem nous quitte à la suite d'une longue maladie. M'hamed Issiakhem, qui se lie d'amitié avec Kateb Yacine, son Jumeau pathétique (titre d'ailleurs d'un ouvrage signé Benamar Mediène en 2003), travaille en tant que dessinateur de presse (entre autres à Alger Républicain), il réalise des timbres-poste, des maquettes de billets de banque, et signe certains décors dans les pièces théâtrales de Kateb Yacine (Mohamed prend ta valise et Palestine trahie) et des films. S'exprimant sur M'hamed Issiakhem, Kateb Yacine écrivait : «Il habite un enfer où il faut faire feu de tout bois, et c'est lui-même qu'on voit brûler, d'un bout à l'autre de son œuvre. À cette extrême et haute tension, l'art est une catastrophe, un naufrage de l'homme, une vision de l'invisible et un signe arraché à la partie des morts. Mais l'enfer où il vit est la plus belle des fonderies, car c'est là qu'il travaille, avec la rage des Fondateurs.»


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