Constat n La cadence de la protesta s'est largement accélérée ces derniers jours. Des manifestations ont éclaté à travers plusieurs villes du pays, notamment Alger, Tipaza, Oran… Hier, c'était une nuit folle. Alger venait à peine de prendre acte des émeutes qui ont éclaté à Oran et a décidé, elle aussi, d'exprimer son ras-le-bol face à la hausse des prix et la dégradation du pouvoir d'achat. Hier soir, des affrontements ont opposé de jeunes manifestants aux forces de l'ordre à Bab El-Oued. Les manifestants ont brûlé des pneus, incendié des voitures, saccagé des magasins et ont même tenté de s'attaquer au «Cinquième», le commissariat du 5e Arrondissement, mais les policiers ont riposté par des tirs de balles à blanc. Plusieurs manifestants mais aussi des policiers ont été blessés lors de ces échauffourées. Ce mouvement de protestation s'est vite propagé à d'autres quartiers de la capitale. A Chéraga, des centaines de jeunes du quartier Calmon, sont également sortis dans la rue pour exprimer leur colère. Ces jeunes, munis de barres de fer, ont coupé l'ancienne route reliant Alger à Tipaza en brûlant des pneus et ont tout cassé sur leur passage. Des émeutes ont aussi éclaté à Staoueli, précisément au quartier Brija, où plusieurs jeunes ont bloqué la route qui mène vers Zeralda et Sidi-Fredj. A Tipaza, les manifestations ont également repris hier soir vers 21h. Les citoyens des daïras de Koléa (Chaïba, Kerkoubaet, Hay Bilel) et Fouka (Douaouda-ville et marine et Hay Ali-Ammar) sont sortis dans les rues pour exprimer leur colère. Les affrontements entre les émeutiers et les forces de l'ordre au niveau du grand quartier dit «Kerkouba», à Koléa, ont fait, selon nos sources, deux blessés parmi les forces de l'ordre. Le mouvement de protestation contre la hausse des prix et la dégradation du pouvoir d'achat, qui a débuté lundi à Fouka (Tipaza), a également touché, hier vers 14h, la wilaya d'Oran. Les protestations ont concerné plusieurs quartiers où des jeunes ont brûlé des pneus et jeté des pierres, occasionnant des dégâts à quelques magasins et paralysant la circulation routière. Il faut dire que des signes annonciateurs de cette grogne populaire étaient déjà là, mais le pire serait à venir. Les contestataires se seraient même donné rendez-vous pour vendredi prochain, juste après la prière. Est-ce une rumeur ? De l'intox ? Une chose est sûre, ces mouvements de protestation nous rappellent ceux du 5 Octobre 1988. Le 5 octobre de la colère, du coup de pied dans la fourmilière, aura-t-il lieu cette fois-ci en janvier ? Tout permet de le dire : le feu est là, et les responsables, comme d'habitude, se contentent de jouer aux pompiers.