Des élus locaux français d'origine algérienne de différentes sensibilités politiques ont demandé hier, vendredi, la «lumière» sur la guerre d'Algérie. «A l'occasion du 15e anniversaire de la mort de François Mitterrand, Kamel Hamza (UMP, majorité présidentielle, droite), Moktharia Kebli (Divers gauche), Leïla Leghmara (Nouveau centre), Karim Yahiaoui (Modem) et Mehdi Kaïm (Parti socialiste), élus locaux d'origine algérienne, appellent les autorités françaises et algériennes à faire toute la lumière sur la guerre d'Algérie, l'une des périodes des plus sombres et douloureuses de notre histoire», selon un communiqué. «C'est parce qu'on a tout dit et tout écrit sur les souvenirs de la Seconde Guerre mondiale qu'on a réussi à ouvrir une nouvelle ère de réconciliation nationale» et «ce sont toutes ces vérités qui ont permis de renouer des liens d'amitié durable avec l'Allemagne», ont estimé ces élus. Cette déclaration intervient 50 ans après l'approbation par les Français, le 8 janvier 1961, de la politique du général de Gaulle pour l'autodétermination de son ancienne colonie, devenue effectivement indépendante en 1962. «Nous souhaitons sortir des blocages historiques, qui tentent de protéger certaines personnalités, dont l'ancien président de la République, Mitterrand, qui avait, en tant que garde des Sceaux, donné un avis défavorable à la grâce de 45 condamnés à mort au début de cette guerre», ont affirmé les élus. Mitterrand, alors ministre de la Justice du gouvernement socialiste de Guy Mollet, a laissé guillotiner 45 nationalistes algériens, selon les révélations d'un livre choc de l'historien Benjamin Stora et du journaliste François Malye, paru en octobre 2010.