Recours n Hammam, dortoirs, caves et autres abris de fortune , des lieux d'hébergement pour nos jeunes qui ne veulent pas sombrer dans le chômage. Le développement qu'a connu la capitale n'a pas été accompagné des mesures d'accueil nécessaires de ses milliers de personnes qui viennent de partout pour y travailler. Pourtant, cette masse ouvrière qui fait fonctionner les usines de production, les administrations, les commerces et toute sorte d'activités économiques, est prévisible. Les pouvoirs publics auraient dû penser à accompagner toutes les transformations observées à Alger d'infrastructures adéquates pour l'hébergement de tous ces travailleurs venus de l'intérieur. En effet, hormis quelques dortoirs de fortune, patrimoine immobilier de l'époque coloniale en majorité, les hammams ou des caves d'immeubles convertis en «hôtels», Alger souffre d'un manque criant d'hébergement. Les «dortoirs», qui existent et qui commencent à devenir rares du fait de leur vétusté, n'offrent que le minimum à leurs locataires. En encore ! Des chambres exiguës dans lesquelles s'entassent quatre ou trois personnes, une literie et du linge sales, des douches inexistantes, des toilettes communes pour une quinzaine personnes, en plus d'une mensualité subissant les fluctuations de l'humeur du propriétaire des lieux. Ainsi, une place, dans ces «dortoirs», est estimée entre 2 500 DA pour les plus vétustes à 5 000 DA pour ceux qui offrent un minimum de confort, comme une prise électrique dans la chambre ou, ce qui est rare d'ailleurs, une douche collective. Le dortoir ne sert qu'à dormir. Leurs propriétaires interdisent sans scrupules à leurs locataires d'y laver leur linge, d'utiliser trop d'eau, de cuisiner ou de manger à l'intérieur des pièces ! Un véritable calvaire. «Les travailleurs résistent à ces conditions, car ils n'ont pas le choix. Alger ne dispose pas d'hôtels à loyer modéré. La concurrence étant totalement absente, il est difficile de tomber sur des tarifs plus avantageux», affirme un locataire qui vit depuis dix ans dans un hôtel de la capitale. La location ou la colocation d'appartement n'est pas donnée pour ces travailleurs qui peinent, déjà, à boucler leur fin de mois. A Alger, la location d'un studio se situe entre 15 000 et 18 000 DA et les propriétaires exigent des avances d'au moins six mois. Les F2 ou F3 sont proposés à partir de 20 000 DA. Des fourchettes qui ne sont pas à la portée de ces travailleurs, qui se rabattent sur les dortoirs pour tenter d'économiser quelques sous. D'autres vivent carrément dans des bâtiments ou des caves désaffectées, dans les chantiers où ils travaillent... Et rares sont les employeurs qui s'intéressent à la question, à essayer de comprendre l'instabilité que des conditions d'hébergement peuvent générer chez leurs employés.