Les nouveaux prix du sucre et de l'huile ne seront pas appliqués dans l'immédiat. Les consommateurs devront attendre encore quelques jours le temps que les vendeurs écoulent les stocks achetés avant l'institution des nouvelles mesures. Le plafonnement des prix à la consommation du sucre et de l'huile de table respectivement à 90 dinars le kilo et 600 dinars le bidon de 5 litres ne sera pas effectif dans l'immédiat. Autrement dit, ces produits de première nécessité continueront à être proposés aux prix appliqués à partir du 1er janvier 2011. Selon un communiqué du ministère du Commerce diffusé hier, dimanche, la nouvelle tarification entrera en vigueur avant la fin de la semaine. Ce qui revient à dire que le kilo de sucre sera proposé à 90 dinars et le bidon d'huile de table à 600 dinars avant vendredi. Ce qui semble difficile à réaliser dans un délai aussi court. Même si «les opérateurs producteurs se sont engagés à donner dans les plus brefs délais des instructions à leurs réseaux de distribution et aux grossistes avec lesquels ils traitent et, à travers eux, aux détaillants en vue d'appliquer ces prix dans un délai ne dépassant pas une semaine», selon la déclaration du ministère du Commerce. Les grossistes sont, en effet, nombreux à affirmer qu'il est difficile d'appliquer les nouveaux prix dans l'immédiat. Interrogé par l'agence Algérie presse service (APS), l'un d'entre eux, Lakhdar, installé au quartier Jolie-Vue, à Kouba, a indiqué que les résultats des mesures prises par le gouvernement «ne seront connus que dans quelques jours». «Les vendeurs de gros continueront à pratiquer les mêmes prix, tant qu'ils n'auront pas écoulé leurs stocks actuels», a-t-il poursuivi. Les prix du sucre et de l'huile n'ont pas connu de baisses d'ailleurs hier. «J'ai acheté, dimanche matin, chez un grossiste une quantité d'huile, de qualité moyenne, pour 750 dinars le bidon de 5 litres, alors que le sucre m'a coûté 120 dinars le kilo au prix de gros», a affirmé le propriétaire d'une supérette à Dely-Ibrahim. Il y a lieu de signaler que bon nombre de grossistes ont fermé boutique, ces derniers jours, de peur de subir la colère des émeutiers. Autant dire qu'ils n'ont pas pu écouler leurs stocks. A présent que le calme est revenu dans la plupart des régions du pays, ils pourront le faire, mais pas aux prix décidés par le gouvernement. «Nous ne pourrons pas vendre à perte», notent-ils. Du côté des producteurs, ce sont les stocks importés avant l'institution des nouvelles mesures qui posent problème. «Les opérateurs ne peuvent les céder sans droits de douanes, sauf si le gouvernement décide de leur restituer les taxes versées à cet effet», a affirmé, à ce sujet, le premier responsable du groupe Cevital, Issad Rebrab. Il y a lieu de noter que les nouveaux prix du sucre et de l'huile de table restent provisoires «en attendant l'entrée en vigueur des nouvelles mesures prises par le gouvernement à partir de la mi-février», selon le ministère du Commerce, qui a fait part de «nouvelles baisses» des tarifs de ces deux produits de première nécessité.