Arzew Des transporteurs de voyageurs veulent dicter leur loi en procédant à une augmentation des tarifs. Quatre-vingt-dix-sept transporteurs activant dans le cadre de l?emploi de jeunes sont sur le point d?être déférés devant la justice, a indiqué un responsable de la direction de l?Agence nationale de soutien à l?emploi des jeunes (Ansej). «Ces transporteurs, qui n?exercent plus leur activité en tant que telle, ont vendu leurs véhicules financés par l?Etat à des tierces personnes de façon illégale.» Les prêts accordés à ces «indus» transporteurs s?élèvent à plus de 3 milliards de centimes. Dans le même sillage et profitant de la récente grève des transporteurs urbains d?Oran, les propriétaires de fourgons Karsan de la ligne Arzew-Oran ont décidé unilatéralement d?une augmentation de 25 à 35 DA, provoquant l?ire des citoyens. Des usagers rencontrés au niveau de la station Ben-Boulaïd à Arzew font part de leur inquiétude : «Rien ne justifie cette augmentation, qui nous a pris de court. Les propriétaires de minibus veulent profiter de la conjoncture actuelle pour revoir à la hausse le prix des transports. C?est une pratique indigne et qui n?a pas lieu d?être. Même les élus locaux nous laissent tomber.» De l?avis d?usagers de la ligne Arzew-Oran, l?enjeu de ce bras de fer consiste à instaurer le monopole sur les transports à Arzew, «détenu par une poignée de personnes». En effet, les transporteurs qui exercent un monopole sans partage sur cet important axe routier, à mi-chemin entre Oran et Mostaganem, n?en démordent pas ; ils brandissent une menace de grève si l?augmentation de 35% n?est pas appliquée «dans un proche avenir», selon l?aveu d?un propriétaire de Karsan. Au niveau de la direction des transports d?Oran, aucun responsable n?a voulu nous renseigner sur l?ampleur de cette situation. Mais à en croire certains transporteurs, l?augmentation de 35% se fera contre vents et marées et advienne que pourra, même sans l?aval de la direction des transports, qui semble ainsi avouer son échec. «Nous ne sommes pas habilités à réguler les prix des transports, qui sont soumis à la loi de la concurrence», affirme une source proche de la direction des transports. Déplorant l?absence de transports publics, le vice-président de l?APC d?Arzew est on ne peut plus explicite : «Nous ne sommes ni pour ni contre l?augmentation des tarifs des transports. Encore faudrait-il que les transporteurs privés jouent franc jeu et ne poussent pas les citoyens à l?émeute, comme la dernière fois.» Pour rappel, plus d?un millier de citoyens en colère avaient bloqué l?entrée de la voie principale de la zone industrielle d?Arzew avec des tonneaux, des pierres et des troncs d?arbres. Ils entendaient protester contre le laxisme des autorités locales à réguler le secteur des transports, livré à quelques barons de la maffia locale.