La population de la capitale de l'Ahaggar a vibré aux sons et au rythme des musiques africaines tout au long de trois soirées, animées par des chanteurs algériens et d'autres artistes d'Afrique subsaharienne, venus prendre part au deuxième Festival international des arts de l'Ahaggar qui se déroule à Tamanrasset depuis le 11 janvier et ce, jusqu'au 17 du même mois. C'est au rythme du «tbel (tambourin)» traditionnel, du «tindé», de la guitare électrique, de la batterie et même du jerrycan recyclé que le public de Tamanrasset a dansé pendant toutes ces soirées, appréciant autant la musique africaine, purement traditionnelle, que les fusions modernes. Trois formations musicales ont animé la première soirée qui a coïncidé avec la veille de la célébration de Yennayer : il s'agit de Tisrasrout d'Idles, Gueddi de Bordj Badji Mokhtar, Badi Lalla de Tamanrasset et de Hamid Ekawel di Niger. Au cours de la seconde soirée, c'était au tour du vieux Farka Touré, fils et héritier de la légende de la musique malienne, Ali Farka Touré, de partager la scène avec la troupe Choghli de Djanet, Bambino du Niger et Itran N'Ahaggar de Tamanrasset. Les amateurs du gnaoui, de plus en plus nombreux, avaient quant à eux rendez-vous, pour la troisième soirée, avec le groupe Ferda. Leur public a vibré à l'unisson sous les notes exécutées au violon, banjo, guembri, derbouka, ou encore au «mehraz» (pilon utilisé comme ustensile de cuisine), par les 8 artistes de la formation, pour accompagner les «kssidat» (textes) centenaires, chantés avec toute la gravité qui sied au chant des confréries duquel s'inspire «diwan», un genre de chant spirituel. Le Mali, qui a été à l'honneur de cette troisième soirée, était représenté par MODJ, qui a séduit le public avec une sélection des plus belles chansons tirées du répertoire malien, tandis que le clou de cette soirée était incontestablement Amadou et Mariam, un couple malien de renommée internationale.