Ethnologues, anthropologues, musicologues, ainsi que d'autres spécialistes ont pris part à cette importante manifestation. L'influence des musiques africaines dans les sociétés occidentales, les symbioses musicales afro-maghrébines et les approches méthodologiques pour une classification des répertoires de la musique algérienne, en particulier celui de l'Ahaggar, sont les thèmes qui ont été exposés par des ethnologues et des musicologues, au cours des travaux du colloque international des arts de l'Ahaggar. D'autres intervenants se pencheront sur «les mécanismes et instruments de la préservation et de la valorisation du patrimoine culturel», sur «le toponyme récit et mythes territoriaux face aux nouveaux territoires de la communication», et sur la «proposition d'un protocole de recueil et d'enregistrement des musiques amazighophones d'Algérie». Pour la deuxième séance du colloque, lundi, M.Farid Ighil Ahriz, archéologue et directeur de l'Office national du parc de l'Ahaggar (Opna), a mis l'accent, dans un exposé intitulé «Aux origines des arts du Sahara central», sur la formation et la transmission du savoir et de l'art d'une manière générale qui, a-t-il dit, «nous interpelle pour sa protection et sa mise en valeur». Faisant le parallèle avec la civilisation de la Mésopotamie, M.Ighil Ahriz a mis en relief l'art rupestre dont «la particularité, par rapport aux autres types d'écriture, réside dans son caractère dynamique». L'écriture berbère Tifinagh, a-t-il ajouté dans ce contexte, est «toujours en cours chez les populations touarègues, où elle est enseignée exclusivement par les femmes». De son côté, Mme Rahmoune Mehadji, maître de conférences à l'Université d'Oran, a axé son intervention sur «Le symbolique et le social dans les contes populaires algériens», sur la base de recherches menées sur le sujet, à l'appui de témoignages féminins dans la région oranaise, en majorité des femmes conteuses. Elle a présenté le conte comme une tradition orale représentant «le miroir de la société» mais constituant également «un fait culturel et une réflexion de la société sur elle-même», grâce auquel, poursuit-elle, «un langage codé permet d'évoquer les sujets tabous». D'où, estime l'intervenante, «l'intérêt d'entreprises telles que le Festival des arts de l'Ahaggar Tin Hinan-Abalessa, pour la sauvegarde du patrimoine culturel national, dont le conte». Un concours national d'écriture sous la thématique de «Contes et légendes du patrimoine culturel saharien» a été lancé à cette occasion, à l'initiative du ministère de la Culture en direction des jeunes, amateurs et professionnels, dont les lauréats en feront des lectures durant ce festival, a-t-on indiqué. Le programme du festival, qui se déroule simultanément à Tamanrasset et Abalessa, prévoit, en marge du colloque, un village d'ateliers divers d'artisanat traditionnel dans la commune d'Abalessa, site du tombeau de la reine touarègue Tin Hinan, ainsi que des soirées de chants et des projections cinématographiques. Au programme également de ce Festival des arts de l'Ahaggar Abalessa-Tin Hinan, des soirées de contes populaires ainsi qu'un concours de poésie.