Résumé de la 117e partie n Pour mieux contrecarrer les plans d'Edward, Victoria feint d'être à son entière dévotion... Vous n'aurez pas besoin de vos affaires dans l'immédiat, répliqua Edward. J'ai un déguisement qui vous attend. Allons-nous-en ! Ils remontèrent en voiture. Victoria se reprochait d'avoir pu croire qu'Edward serait assez bête pour lui laisser reprendre contact avec Dakin, maintenant qu'elle savait quel homme il était. Bien que persuadé qu'elle était folle de lui, il se tenait sur ses gardes. — Vous ne croyez pas, reprit-elle, que, si je ne rentre pas, on va me chercher ? — Rassurez-vous ! Tout ça, maintenant, n'a plus d'importance. Pendant un instant, ils roulèrent en silence, à travers les palmeraies. — Lefarge ! dit Edward, comme se parlant à lui-même. J'aime bien savoir ce que Carmichaël voulait dire par là ! — C'est vrai ! s'écria Victoria. J'oubliais de vous le dire. Je ne sais pas si ça présente quelque intérêt, mais il y a un Mr Lefarge qui est venu visiter les fouilles au Tell Asouad. — Hein ? Edward avait presque perdu le contrôle de sa direction. La voiture fit une embardée. — Et quand est-il allé là-bas ? — Oh ! il y a une huitaine de jours. II nous a dit qu'il venait de faire des fouilles en Syrie. Avec la mission Parrot, je crois... — Est-ce qu'un certain Andrieu et un certain Juvet ne sont pas aussi allés là-bas pendant que vous y étiez ? — Si. Je me souviens même qu'il y en avait un qui souffrait de l'estomac. Il a dû aller s'étendre. — C'étaient deux hommes à nous, dit Edward. — Envoyés à ma recherche ? — Non. Je ne savais pas du tout où vous étiez... Seulement, Richard Baker se trouvait à Bassorah en même temps que Carmichaël et nous nous demandions si Carmichaël ne lui avait pas confié quelque document... — C'est donc ça ! Baker a dit que ses affaires avaient été fouillées. Ont-ils trouvé quelque chose ? — Non... Maintenant, Victoria, réfléchissez bien ! Ce Lefarge est-il venu avant nos hommes ou après ? Victoria prit son temps : — Avant, dit-elle enfin. Il les a précédés de vingt-quatre heures. — Qu'est-ce qu'il a fait là-bas ? — Il s'est promené dans les fouilles avec le docteur Pauncefoot Jones, puis il est allé dans la maison avec Richard Baker, qui voulait lui montrer les objets réunis dans la chambre d'Antika. — Ils ont parlé ? — C'est probable ! Je ne les vois pas regardant toutes ces vieilleries sans échanger un mot… Edward ne cachait pas sa contrariété. — Je me demande bien qui peut être ce Lefarge !... Comment se fait-il que nous n'ayons pas le moindre renseignement sur lui ? Victoria n'était pas fâchée de ce Lefarge qu'elle venait d'inventer. Elle le représentait avec précision : plutôt grand, intime, l'air maladif, avec des cheveux très noirs et une fine moustache. Elle se fit une joie de le décrire à Edward quand il l'en pria. (à suivre...)