Résumé de la 65e partie n Au cours du procès, les experts et l'avocat de la défense parviennent à innocenter Jeanne Weber qui est acquittée. Quinze mois après, le 16 avril 1907, une jeune fille sonne à la porte du docteur Papazoglou, médecin à Villedieu, dans le département de l'Indre. Elle lui dit s'appeler Louise Bavouzet, qu'elle vient du village voisin de Chambon où elle vit avec son père, ses trois frères et une «amie» de son père, une certaine Moulinet, une vagabonde qu'il a recueillie il y a quelque temps dans sa ferme. — Mon frère Auguste, âgé de 9 ans, dit-elle au médecin, est très malade. Il vomit et il est tout bleu, j'ai peur pour lui ! Le médecin tente de la rassurer. — c'est sans doute un malaise passager ! — je ne pense pas… Elle dit aussi que la veille ils ont dîné à une fête de mariage, ce qui fait croire au médecin que le jeune garçon a été victime d'une indigestion. — c'est une intoxication, ce n'est pas grave ! — vous allez le voir ? — pourquoi me déranger ? quelques remèdes et il se rétablira ! Il prescrit donc quelques médicaments et renvoie la jeune fille. A la maison, le jeune garçon est toujours mal en point. On lui administre les médicaments et on le met au lit. — ne t'inquiète pas, dit le père à sa fille, il dormira et il se sentira mieux, demain ! Le lendemain de bonne heure, c'est le fermier Bavouzet, lui-même, qui se présente chez le médecin. L'état de son fils a empiré et il supplie le médecin de lui rendre visite. Le médecin prend sa trousse et le suit mais il arrive trop tard : le jeune garçon est mort. A son chevet, il y a cette «vagabonde», la Moulinet, à la fois servante et maîtresse du fermier. C'est une femme au visage rond et au regard inexpressif. Le médecin remarque que le corps du jeune garçon a été lavé et qu'il porte une chemise neuve dont le col, boutonné, lui cache le cou. — C'est vous qui l'avez habillé ainsi ? demande-t-il à la femme. — Oui, dit-elle. — et pourquoi l'avez-vous lavé ? — il a vomi… Il fait aussitôt enlever la chemise et remarque une trace rouge sur le cou. — qu'est-ce que c'est ? Ni le père ni la fille ne peuvent répondre. La marque paraît si suspecte au médecin qu'il refuse d'établir le permis d'inhumer et alerte le commissariat de police de Châteauroux. Le jour-même, le juge d'instruction Belleau se saisit de l'affaire et demande à un médecin légiste, le docteur Audiat de faire l'autopsie du jeune Auguste. Il remarque bien la trace rouge sur le cou et il pense à la strangulation, mais comme on lui a dit que l'enfant, après son décès, a été revêtu d'une chemise dont on a boutonné le col, il se dit que c'est la chemise qui a causé la trace. Il conclut donc à une mort naturelle, causée par une méningite dont il souffrait depuis quelques jours. (à suivre...)