Résumé de la 5e partie n Curieuse de connaître le passé conjugal de son époux, Souad interroge la femme du gardien, à son service depuis vingt ans. Meriem, la femme du gardien, est étonnée que Souad lui parle de cela. Habituellement, les femmes n'aiment pas parler des épouses qui les ont précédées dans la maison, mais celle-là semble vouloir tout connaître. — Elles étaient jeunes ? demande Souad. — Oui… — Elles avaient mon âge ? — Pas tout à fait… je crois que tu es la plus jeune ! — Il les a gardées longtemps ? — Je crois que la première est restée trois ou quatre ans… — C'est tout ? Et les autres alors ? — Oh, elles n'ont pas fait de vieux os… une année, en général, certaines même moins… Souad pâlit. — Il les répudiait parce qu'elle ne lui donnait pas d'enfant ! — Oui, dit Meriem. Elle semble désolée pour elle. — Ne t'inquiète pas, toi, tu vas tomber enceinte. Souad la regarde. — Tu crois ? — J'en suis sûre… tu es jeune et forte ! — Les autres aussi l'étaient ! — Mais toi, c'est différent ! Souad soupire. — Que Dieu t'entende, chère Meriem. Mais pour revenir à toutes ces épouses, tu dois peut-être savoir ce qu'elles sont devenues ? — Non, dit la Meriem . — Réfléchis bien, dit Souad. La femme réfléchit. — Je sais que la première épouse, qui est apparentée à Si Tahar s'est remariée et qu'elle est partie vivre à l'étranger… — Est-ce que tu sais si elle a eu des enfants ? La femme hésite, comme si elle ne voulait pas se mêler d'une affaire qui ne la regardait pas. Et puis, elle ne veut pas attrister sa maîtresse. — Je t'en prie, dit Souad, c'est important pour moi… — Si Tahar ne le sait pas… — Je ne dirai rien de ce que tu me diras à Si Tahar… — Lalla, tu m'embarrasses… — Je t'en prie, j'ai juste besoin de savoir ! — Oui, lâche la bonne, elle a eu des enfants… Elle regarde Souad et continue. — Je l'ai su par une parente commune…Tu dois savoir que mon mari est apparenté à Si Tahar. — Oui, dit Souad, atterrée, je le sais… (à suivre...)