Histoire n Une belle et imposante exposition sur la civilisation phénicienne se tient depuis jeudi au Palais de la culture. S'étalant jusqu'au 20 février, cette manifestation intitulée : «Les Phéniciens en Algérie : les voies du commerce entre la Méditerranée et l'Afrique noire», se veut instructive, jetant un éclairage nouveau sur ces grands navigateurs commerçants qui, venus d'Orient (le Liban actuel), avaient, des siècles durant, sillonné le Bassin méditerranéen, en installant, çà et là, sur le pourtour, notamment en Afrique du Nord, des comptoirs ou des promontoires commerciaux. Ainsi, l'histoire et la civilisation phéniciennes se lisent à travers les différents objets exposés – environ 253 composés de mosaïques et de pièces archéologiques (statuettes en terre cuite ou en bronze, poteries (cruches, urnes…), de parures et bijoux, d'amulettes en bronze, de pierres et de céramiques et d'autres objets de l'époque) qui raconteront l'itinéraire et l'impact de la présence phénicienne dans notre pays. Toutes ces pièces sont insérées dans le contexte de leur provenance et dans le cadre de leur utilisation. C'est ainsi que l'on a une vision globale et détaillée de cette relation tissée entre les populations numides et les navigateurs phéniciens venus d'Orient à la recherche de matières premières. Outre les objets archéologiques qui proviennent de différentes musées d'Algérie, dont ceux de Cirta de Constantine, d'Ahmed-Zabana d'Oran, de Tipasa, de Guelma et de Cherchell, l'exposition mise en espace et ce, à travers une scénographie appropriée qui illustre la culture phénicienne en Algérie, est accompagnée de supports multimédias et de photographies grandeur nature, ainsi que des maquettes de plusieurs sites archéologiques – ou comptoirs commerciaux – phéniciens comme Tipasa, Cherchell, Jijel... Tout cela retrace les différents axes de la civilisation phénicienne, c'est-à-dire la société, la culture ou l'art, la politique, le commerce et les mythes ou les croyances. L'exposition, vu la manière dont elle organisée et installée, revêt un caractère pédagogique : il y a un début et une fin ; le public suit un itinéraire : l'exposition – elle se présente comme une performance – débute par la mer qui symbolise l'installation des Phéniciens en Algérie et se termine par le Sud où le commerce du sel faisait la richesse de la population. Démonstrative, l'exposition, riche en informations historiques, se veut une reconstitution de notre passé. L'exposition n'est pas une simple représentation en pièce archéologique de la civilisation phénicienne, elle suit un itinéraire didactique. D'une étape à l'autre, l'on peut constater que cette manifestation vise, d'une part, à réconcilier le public avec la civilisation phénicienne et, du coup, avec un pan de l'histoire de l'Algérie et, d'autre part, à faire découvrir au public le plaisir comme le goût de la découverte, suscitant ainsi en chacun de nous une curiosité pour l'histoire et les anciennes civilisations, notamment celles de l'Antiquité. Elle vise également à valoriser les civilisations numides locales en rapport avec celle de Phénicie. A noter que cette exposition sera marquée par des visites guidées, des ateliers de travail, des activités didactiques orientées vers le public et surtout vers les écoles.