Résumé de la 3e partie n Mrs Tornday apprend que Tonny est en prison pour avoir tué son épouse et sa belle-mère.. Vous êtes vraiment une brute, Tonny, personne ne pourrait vous pardonner ça. Une brute et un imbécile prétentieux. C'est mon avis, et vous pourrez toujours essayer de me frapper, je n'ai pas peur de vous ! Rendez-vous compte ! S'il y avait eu dix personnes dans cette maison, vous auriez tué les dix alors ? Parce qu'elles vous auraient dit la vérité ? — Je suis comme ça, ce n'est pas ma faute. — C'est entièrement votre faute ! Je ne vous imaginais pas comme ça, pas du tout ! Vous aviez l'air si gentil. — Ce n'est pas tout, vous savez, j'ai fichu le feu à la maison avec un jerrican d'essence, et je me suis sauvé. Je voulais quitter l'Angleterre, mais avec le bébé c'était impossible. Alors je l'ai mis devant votre porte, et les flics m'ont rattrapé à la gare. — Et vous espériez quoi ? — Je ne sais pas. Le psychologue de la prison a dit que je n'étais pas très intelligent. Depuis que je suis là, on me traite plus bas que terre. Vous savez, je crois qu'on respecte plus les gangsters que les gens comme moi. — Dieu me pardonne, c'est mon avis ! Pauvre bébé... Pauvre petit Anthony, j'espère qu'il ne sera pas comme vous. Ecoutez-moi, Gibb. Je ne connais pas grand-chose à la justice et aux assassins, mais j'imagine que vous ne sortirez pas d'ici avant longtemps. D'après le juge, vous serez peut-être déchu de vos droits paternels. Avez-vous de la famille qui puisse réclamer l'enfant ? — Personne. Je suis de l'Assistance publique. — Et vous avez tout fait pour que votre fils s'y retrouve ! Personne non plus du côté de votre femme ? — Non... — Alors, donnez-moi l'enfant ! Je veux l'adopter. C'est l'unique chose intelligente que vous puissiez faire de toute votre vie ! — Je ne le verrai plus ! Il ne sera plus mon fils ! — De toute façon, vous ne le verrez plus, tandis qu'avec moi peut-être, dans quelques années... — Je ne vous crois pas. Une fois que j'aurai signé, vous filerez avec ! — C'est probable ! Vous avez raison. Mais qu'est-ce que vous préférez ? Qu'il connaisse un jour la vérité, qu'on lui dise comme ça : «Mon petit Anthony, tu as eu un père jadis, un 'tombeur' sans scrupules, un assassin qui a tué ta mère et ta grand-mère. Le voilà, veux-tu lui serrer la main ?» C'est ça que vous voulez ? Il ne vous serrera jamais la main, et il aura envie de vous tuer, peut-être, à son tour. Ecoutez-moi bien, Gibb, vous pouvez vous racheter d'une seule manière, puisque vous aimez ce gosse : donnez-lui une chance d'être un autre, de s'appeler autrement, d'ignorer tout ça, et je vous promets que, s'il a la moindre tendance à courir après les femmes et à se conduire comme vous, je m'en occuperai ! II deviendra un homme bien. — Pas comme moi, c'est ce que vous voulez dire. — C'est ça... — II faut que je réfléchisse. C'est mon fils, le seul être qui compte pour moi. — S'il compte tellement, ne réfléchissez pas trop. D'ailleurs, pourquoi avoir choisi mon paillasson ? Hein ? — Vous aviez l'air d'une maman, je m'en suis souvenu cette nuit-là. Je courais, après l'incendie, avec le panier. Je ne savais plus quoi faire, alors j'ai pensé à vous. Je ne sais pas pourquoi. De toutes les femmes qui passaient à la station, c'est vous qui... — Qui quoi ? — Je ne sais pas... — Moi je sais, j'ai quarante-cinq ans, je ne suis pas une pin-up, vous avez eu confiance. Continuez...» Et les choses se passèrent ainsi. Mrs Tornday, qui ne s'appelle pas Mrs Tornday car elle tient à l'anonymat, a obtenu la garde d'un petit Anthony de quelques mois, après moult paperasseries et obstination. Drôle de destin humain.