Manque n Face à la forte demande exprimée par les Algériens, la production du poisson ne suffit pas à couvrir les besoins de la consommation nationale. C'est ce qu'a déclaré le président de la Chambre algérienne de la pêche (CAP), Mohamed-Larbi Yahiouche, en marge des 2es assises nationales de la pêche et de l'aquaculture. M. Yahiouche a tenté d'expliquer ce phénomène, en le résumant ainsi : «Aujourd'hui, les Algériens consomment de plus en plus de poisson, ce qui n'était pas la cas auparavant. Or, l'offre sur le marché est loin de répondre aux besoins de la consommation nationale». Cela ne veut pas dire que l'activité de la pêche est au ralenti. Seulement, argumente-t-il, «notre littoral est limité en matière de quantité de poisson». Les études émanant de la tutelle ont démontré cette réalité. «Le produit est devenu rare.» A propos des circuits de commercialisation, ce responsable précisera : «Le prix du poisson sur le marché est soumis à la loi de l'offre et de la demande.» Afin de pallier ce manque lié à la rareté des espèces halieutiques, le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, s'est engagé dans le développement d'un secteur alternatif, à savoir l'aquaculture. Une enveloppe estimée à 9,5 milliards a été consacrée à cet effet, en 2002, cependant, les choses ne sont pas très claires dans ce créneau. «Le fruit de ces nouveaux investissements n'apparaît pas encore sur le terrain», a précisé M. Yahiouche. Au total, 19 projets dans l'aquaculture ont été lancés en 2002, dont le producteur de poissons dits nobles, de Tizi Ouzou, est le seul a avoir réussi. M. Yahiouche a noté que l'aquaculture ne résout pas le problème des prix, notamment celui de la sardine. «Tant que la sardine est insuffisante, le prix restera élevé.» Aujourd'hui, la cherté du poisson est problématique, les prix ne sont pas accessibles pour la majorité des consommateurs. «Même la classe moyenne ne peut pas consommer de poisson», a réitéré l'intervenant. Le président de la CPA insistera sur les difficultés auxquelles sont confrontés les pêcheurs de chalutiers. Selon lui, nombre d'entre eux sont endettés et vivent dans une situation critique. «Le secteur compte près de 4 532 amateurs de pêche, parmi les 45 000 marins pêcheurs existants, dont certains ont des difficultés financières. J'appelle, à cet effet, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques pour la suppression des intérêts bancaires ainsi que le prolongement de la durée d'endettement, et ce, afin de soulager les pêcheurs qui croulent sous les dettes, ce qui risque de les pousser à abandonner leur métier». Les statistiques avancées par la tutelle concernant l'évaluation du secteur durant ces cinq dernières années «ne sont pas vraiment exactes», selon M. Yahiouche. Pour la simple raison, a-t-il affirmé, que «le débordement des ressources halieutiques n'est pas contrôlé au niveau de tous les ports dans notre pays». «Tant qu'il y a pas des halles amarres au niveau des ports on ne pourra pas recenser les ressources halieutiques», a-t-il encore ajouté.