La pêche à la dynamite est toujours utilisée dans certaines régions côtières du pays notamment au centre et à l'ouest du pays, ont dénoncé les représentants de la Chambre nationale de la pêche en marge de leur réunion tenue, avant-hier, à Alger consacrée aux difficultés vécues ces derniers temps par les pêcheurs. Selon M. Yahiouche Mohammed-Larbi, président de la Chambre nationale de la pêche, la pratique de la pêche à la dynamite signalée encore dans de nombreuses régions est la hantise des pêcheurs professionnels. Réprimée sévèrement par la loi, cette pratique est aussi responsable de la rareté des poissons et donc de la hausse des prix, ont affirmé les professionnels de la pêche qui n'ont pas hésité à condamner “tous ceux qui recourent à cette méthode de travail” qui porte gravement préjudice au métier de la pêche et aux hommes de la mer, ont affirmé de nombreux pêcheurs. La Chambre nationale de la pêche et le Comité national des marins pêcheurs n'ont jamais cessé de condamner cette pratique jugée “malsaine et autodestructrice”, qui continue à être adoptée clandestinement dans certains ports de pêche, notamment au centre et à l'ouest du pays. Il y a quelques semaines, un pêcheur a été intercepté à bord d'un chalutier sur les côtes oranaises en sa possession plus de 15 kg de dynamite qu'il s'apprêtait à utiliser pour pêcher de la sardine. Un cas similaire a été relevé le mois dernier dans les eaux de Selmoune, non loin des côtes de Tipasa où un chalutier avait été pris en flagrant délit en train de pêcher avec ce procédé. “Cette pratique irresponsable et illégale porte un grand préjudice à la profession, aussi bien moral que financier puisque de nombreux pêcheurs se sentent aujourd'hui incapables de pouvoir rembourser les banques faute de poissons dans la mer”, affirme M. Yahiouche qui s'est demandé comment certains pseudo-pêcheurs arrivent à se procurer facilement de la dynamite dont le prix aurait atteint 6 000 DA la pièce. De nombreux pêcheurs ont évoqué l'existence d'un trafic de ce produit entre des pêcheurs algériens et d'autres pêcheurs étrangers et se demandent si ces bâtons de dynamite, qui se vendent au large de nos côtes comme des casiers de crevettes, ne sont pas détournés pour les besoins des groupes terroristes. “Qui me dit qu'au vu du prix qu'ils ont atteint ces derniers temps, ces explosifs ne sont pas utilisés uniquement contre les poissons ?” s'est interrogé un pêcheur. Abordant les problèmes du prix de la sardine cédée, hier, à Boumerdès et dans plusieurs régions du pays à plus de 200 DA/kg, M. Yahiouche Mohammed-Larbi a justifié cette situation non seulement par le manque de production, mais aussi par des problèmes liés à la commercialisation. “Ces prix exorbitants ne profitent pas aux producteurs, mais aux mandataires et aux différents spectateurs qui gravitent autour de la profession”, indique M. Yahiouche précisant que “des mandataires saisissent chaque fois l'occasion de la rareté du produit pour faire augmenter leurs marges bénéficiaires”. Le même responsable ajoute que “le circuit de commercialisation des poissons, qui continue à échapper au contrôle de l'Etat, est dominé en grande partie par certains mandataires et intermédiaires”. On sait que le secteur avec une production de près de 140 000 tonnes est loin de satisfaire la population dont les besoins sont de l'ordre de 5,10 kilos par habitant. M. T.