Menace Malgré les condamnations de la communauté internationale du meurtre de cheikh Yassine, le Likoud annonce, quelques heures plus tard, sa détermination à poursuivre les «liquidations ciblées». «Nous sommes passés de la défensive à l'offensive et dans cette bataille, tous les membres de la direction du Hamas constituent des cibles légitimes», a affirmé Tzahi Hanegbi, ministre de la Sécurité intérieure dans des déclarations à la radio militaire. «Les jours des chefs et commandants terroristes, qui ne consacreront tout leur temps qu'à tenter de survivre et continueront à préparer des attentats, sont comptés», a également souligné M. Hanegbi. «Ceux qui veulent assassiner des juifs doivent savoir que l'Etat juif répliquera», a poursuivi le ministre de la Sécurité intérieure. M. Hanegbi a confirmé qu'il avait participé, lundi soir, à une réunion des responsables de l'armée et des services de sécurité au ministère de la Défense, au cours de laquelle il a été décidé de poursuivre les «liquidations ciblées». Le Hamas est considéré comme «un ennemi stratégique d'Israël et doit, à ce titre, être détruit», a souligné le ministre de la Défense, Shaoul Mofaz, lors de cette réunion, a précisé la radio publique. Le Premier ministre israélien Ariel Sharon qui, selon la radio publique, a personnellement supervisé l'opération, a félicité, lundi, ses services de sécurité et justifié cet assassinat en affirmant que le cheikh Yassine était «le premier des assassins et des terroristes palestiniens». Il avait laissé entendre que les raids se poursuivraient contre les autres membres de la direction du Hamas. Selon la radio militaire israélienne, le chef du service de sécurité intérieure (Shin Beth), Avi Dechter, était opposé à la décision de tuer seulement Ahmad Yassine et avait préconisé d'attendre afin de pouvoir éliminer d'un coup toute la direction du Hamas. De crainte d'attentats, l'armée a bouclé totalement la Cisjordanie et la bande de Gaza et les services de sécurité en Israël étaient en état d'alerte renforcé. Deux attaques liées à cet assassinat, selon la police israélienne, ont eu lieu. Deux personnes ont été blessées à coups de couteau dans un autobus à Jaffa, par un agresseur, probablement arabe, qui a réussi à s'enfuir. Trois personnes ont été blessées à coups de hache à Ramat Gan par un Palestinien qui a été arrêté. Durant les protestations en Cisjordanie et à Gaza, de violents accrochages ont opposé des manifestants en colère à des soldats israéliens qui ont fait usage de balles caoutchoutées et de grenades lacrymogènes. Trois Palestiniens ont été tués et des dizaines blessés. Les inquiétudes sur une nouvelle explosion de violence ont fait plonger les Bourses mondiales. L'assassinat a été dénoncé avec force dans le monde arabo-musulman, par l'Union européenne et le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan qui l'a qualifié de «contraire aux lois internationales». Le Hezbollah chiite libanais a riposté à cet assassinat, en bombardant, à l'aide de roquettes, des positions israéliennes dans le secteur des fermes de Chebaâ, suscitant un bombardement aérien israélien contre un village libanais. Seuls les Etats-Unis d?Amérique n?ont pas condamné le meurtre du fondateur de Hamas. Tout en se disant «profondément troublés» ils ont tenu à «rappeler» que c?est un «terroriste».