Résumé de la 14e partie n Colin dit à l'inspecteur que, dans la rue Wilbraham-Crescent, il cherchait le n°61 où habite Bland, l'entrepreneur... Ce n'est pas un entrepreneur que tu cherches ? — Non, ça ne me dit rien. A moins... Y a-t-il, longtemps qu'il est installé ? — Bland ? II est né ici. C'est certainement un type du pays. Il a des années de métier. Mon Dieu, que c'est ennuyeux ! — Il n'y a pas pire entrepreneur, me dit Hardcastle d'un ton prometteur. Il utilise des matériaux de mauvaise qualité. Construit de ces maisons qui ont l'air assez solides d'apparence et qui, dès qu'on y habite, s'écroulent sur vous. Il marche toujours sur une corde raide, mais réussit de justesse à s'en tirer. — Pas la peine de m'allécher, Dick. L'homme que je cherche incarnerait probablement la droiture même. — Bland vient d'hériter, ou plutôt sa femme. C'est une Canadienne, qui a rencontré Bland ici pendant la guerre. Sa famille était contre ce mariage et a coupé les ponts après. Mais l'an dernier, à la mort de son grand oncle, par suite des morts de la guerre et autres accidents, brusquement voilà Mrs Bland seule survivante de toute la famille. Et donc sa légataire universelle. Juste à temps, je pense, pour sauver Bland de la faillite. — Tu as l'air drôlement bien informé sur ce Mr Bland ? Oh ! ça... Ecoute, le contrôleur des contributions s'intéresse toujours aux gens qui, du jour au lendemain, deviennent riches. On se demande s'ils n'ont pas de petites combines, des dessous de table quelconques. C'est pourquoi on exige des comptes. Bland s'est expliqué et tout était régulier. — De toute façon, dis-je, moi, les gens qui ont fait fortune en un jour ne m'intéressent pas. — Nous voilà arrivés, fit-il en se penchant à la portière. Située dans la rue la plus commerçante de la ville, pompeusement appelée Palace Street, l'agence Cavendish, comme la plupart des affaires environnantes, s'était établie dans une maison victorienne restaurée. Ayant monté les quatre marches et franchi le seuil de l'agence, Hardcastle et moi, obéissant au panneau sur la porte droite qui disait : «Entrez sans frapper», sommes entrés dans une grande pièce où trois jeunes femmes tapaient consciencieusement à la ma-chine. Deux d'entre elles, indifférentes à notre présence, continuèrent à taper, tandis que la troisième devant laquelle se trouvait un téléphone, s'arrêtait, l'air interrogateur. Cessant de suçoter son bonbon, elle nous demanda d'une voix nasillarde : — Vous désirez ? — Miss Martindale, fit Dick. — Je crois qu'elle est en ligne, en ce moment. Au même instant, un déclic. Décrochant le combiné, la jeune fille appuya sur un bouton et dit : — Deux messieurs désirent vous voir, miss Martindale. (Levant les yeux vers nous) Vos noms s'il vous plaît ? — Hardcastle, fit Dick. — C'est Mr Hardcastle, miss Martindale. (Puis posant l'appareil.) Par ici, fit-elle, et elle nous introduisit dans le bureau de miss Martindale. (A suivre...)