Cas n Une année après avoir été greffés à partir d'un donneur de 17 ans, décédé, deux insuffisants rénaux sont en bonne santé, nous a assuré le chef de service de chirurgie et transplantation rénale au CHU Frantz-Fanon de Blida. C'est ce que nous a appris le Pr Si Ahmed El-Mehdi, en marge des 2es journées médico-chirurgicales de l'Etablissement public hospitalier de Ksar El-Boukhari (Médéa), tenues samedi dernier au niveau de l'Institut national de perfectionnement en équipement (Inpe). «Ces greffés se portent bien .C'est un homme de 50 ans et une femme de 41 ans. Ils sont très contents de l'amélioration de leur greffe. D'ailleurs la femme ne s'est pas présentée au contrôle car elle a préféré faire la cueillette des olives et l'homme, un journaliste, se porte bien», précise encore le Pr Si Ahmed qui dément l'information faisant état de leur décès. Cette première double greffe rénale a été réalisée le 31 mars, à partir d'un jeune garçon de 17 ans ,victime d'un traumatisme crânien suite à un accident de la circulation, après celle effectuée en 2002 à Constantine. «C'est grâce aux parents de la victime que deux dialysés ont pu être sauvés», a commenté le Pr Boukhatem du service de chirurgie du même hôpital où ont été mobilisés plusieurs services à la fois pour cette mission. D'autres greffes peuvent toujours être effectuées, selon le Pr Si Ahmed mais dépendent beaucoup plus de la sensibilisation des familles. «On demande au citoyen algérien d'en parler en famille. Nous ne sommes pas des êtres éternels alors pourquoi ne pas penser à sauver d'autres personnes en cas de décès ?», s'est-il interrogé et d'ajouter : «Lors d'une mort encéphalique, les premières personnes qu'on consulte pour le don d'un organe, sont les membres de la famille qui peuvent nous dire si, de son vivant, la personne décédée avait donné son accord pour le don de ses organes.» Au registre national du don d'organe, notre interlocuteur nous a appris que les procédures sont en bonne voie. «On attend que l'Agence nationale de biomédecine naisse car on est au stade des textes réglementaires qui sont finalisés et également la procédure habituelle pour faire passer la loi». Dans son intervention lors de cette journée, intitulée «Première double greffe rénale à partir d'un donneur cadavérique au CHU de Blida», le Pr Kestali du service universitaire de chirurgie (CHU Blida) a souligné qu'il existe quelque 100 nouveaux cas d'insuffisants rénaux sur 1 million d'habitants et 3 000 à 3 500 nouveaux cas sont enregistrés annuellement. Il a rappelé que 500 transplantations rénales ont été réalisées en Algérie depuis la première effectuée en juin 1986. Selon lui,100 transplantations rénales annuelles au niveau des CHU et 13 500 patients sont dialysés. Les deux patients greffés, une mère de 3 enfants âgée de 41 ans et un homme de 50 ans, père de 3 enfants également, ont tous les deux, des antécédents familiaux. La femme a 3 tantes insuffisantes rénales dont l'une est décédée. Le Pr Kestali a appelé à la création et à l'amélioration des services des urgences et l'établissement d'une Agence nationale de greffe d'organes et de tissus.