Résumé de la 95e partie n Le voisinage se montre particulièrement cruelle avec cette criminelle... Le premier procès s'ouvre à Poitiers le 20 février 1952. En France, comme ailleurs, on parle de la première «serial killer» française : une tueuse en série… Les cadavres, dont les décès sont attribués à Marie, contiennent tous de l'arsenic. Ainsi, on a retrouvé, dans le corps de son premier mari, 60 mg de poison, 36 mg dans celui de son père, 48 mg dans celui de sa mère… Le magistrat instructeur va retenir contre l'accusée deux mobiles l'ayant poussée à agir : d'abord l'argent, puisque Marie a recueilli tous les héritages de ses parents et de sa belle-famille, ainsi que la passion… Nous avons vu que Marie aimait son cousin et premier époux, Auguste, et, apparemment, elle ne connaissait pas d'autres amours. Mais voilà qu'on lui découvre une passion : elle aurait eu une liaison intime avec un Allemand, qu'elle aurait par la suite hébergé, en le recrutant comme domestique. Elle aurait tué son mari pour pouvoir profiter de son amant ! Le premier jour du procès, il a fallu se battre pour entrer dans la salle d'audience et avoir une place. Mais au cours de cette première journée, on entend surtout les accusations portées contre l'accusée. C'est d'abord le défilé des témoins, sans importance, qui n'apporte aucune preuve. C'est ainsi qu'on entend les fossoyeurs. — moi, dit l'un d'eux, quand on me demande d'enterrer quelqu'un, je l'enterre, je suis payé pour cela ! — vous n'avez rien remarqué d'anormal ? — non, rien ! Un autre témoigne. — moi, j'ai enterré Marie-Louise Labrèche, puis la famille m'a demandé de déplacer le cercueil ! — et pourquoi donc ? demande le juge ? — pour gagner de l'espace. Le croque-mort fera de l'humour. — moi, je n'ai pas à me plaindre, les Besnard sont mes meilleurs clients ! Puis, c'est la valse des voisins. Une dame dira : — j'ai souvent entendu Léon dire qu'il finirait par étrangler son père… Il paraît qu'il le faisait travailler mais ne le payait pas ! Une autre intervient. — mais c'est la sœur, Lucie, que l'on a retrouvée pendue ! — et vous pensez qu'elle a pu être étranglée par son frère ou sa belle-sœur ? — oh, oui, monsieur ! Et de se lancer dans un récit qui frise l'hystérie : — le défunt père a laissé un magot qu'il a confié à sa fille. — comment pouvez-vous l'affirmer ? — tout le monde en parle ! — il nous faut des faits, pas des rumeurs ! tonne le juge.(A suivre...)