Résumé de la 126e partie n Les médecins, nommés pour la deuxième expertise, n'apportent aucune réponse probante, bien que le doute existe encore… Après avoir écouté attentivement les experts, Maître Gautrat, l'avocat de Marie, s'adresse au professeur Piédelièvre. — monsieur le professeur, si j'enterre un chien dans le cimetière de Loudun et que trois années après, je déterre son cadavre. Vais-je trouver, dans son corps, une quantité d'arsenic plus forte que celle qu'il y aurait avant sa mort ? Le professeur hésite. — je ne saurais le dire ! L'avocat se retourne vers les jurés. — si vous, le savant, ne le savez pas, comment voulez-vous que messieurs les jurés, ici présents, le sachent ? — il y a présence d'arsenic… — vous venez de dire que l'on ne peut avoir une quantité d'arsenic moindre à la mort, et une autre plus forte ! — il faut faire des expériences ! L'avocat se tourne vers les jurés. — n'est-ce pas ce que nous avions demandé à ces doctes savants ? Et celui-là dit qu'il ne saurait répondre à la question ! Le professeur Piédelièvre retourne à la barre. — on ne peut, en médecine légale, que donner des indications générales… — y a-t-il des traces d'arsenic dans les organes que vous avez examinés ? — certains débris sont contestables ! Mais dans les cheveux, on a retrouvé une masse importante d'arsenic, ce qui implique une absorption massive ! Le professeur Kohn-Abrest a effectué l'analyse de certains organes du beau-père de Marie. — vous avez trouvé 11,9 mg d'arsenic dans un prélèvement de côte de Marcelin Besnard… — oui, dit le professeur. — mais dans le rapport, ce chiffre est devenu 25 mg. Est-ce normal ? — pour le résultat final, c'est la même chose ! L'avocat secoue la tête. — pas pour les jurés ! Le professeur ne sait quoi répondre. Un troisième expert comparaît à la barre. C'est le professeur Griffon. Maître Gautrat l'attaque. — les cadavres que vous avez expertisés sont morts depuis quelques années et enterrés dans la terre de Loudun… Or, dans cette terre, il y a des végétaux, des minéraux mais aussi de l'arsenic, soit entre 2 et 6 mg par kilogramme de terre. — oui, dit l'expert. — la terre qui entoure une tombe peut-être importante ? Peut-elle imprégner les cadavres ? — je le suppose ! — vous avez fait des analyses avec de l'eau distillée, puis de l'eau de pluie… Mais les résultats ne semblent pas probants… (à suivre...)