Alors qu'elles étaient près de dix formations à prendre part aux marches des samedis 12 et 19 février, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le Mouvement démocratique et social (MDS) et le Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD) se retrouvent seuls sur la scène. Ils seront accompagnés dans la marche de samedi prochain par le président d'honneur de la Ligue algérienne de la défense des droits de l'homme (LADDH), Me Ali Yahia Abdenour. Réunie hier à la Maison des syndicats à Dar El-Beïda, à Alger, la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) a fini par être divisée en deux ailes. D'un côté, les partis politiques et, de l'autre, la société civile. La réunion, qui s'est déroulée de 10h à 16h, a été marquée par plusieurs divergences relatives à la démarche à entreprendre. Le premier groupe, à savoir la société civile, a opté pour la sensibilisation avant de revenir à la rue, alors que les autres préfèrent maintenir la pression par des manifestations régulières. Le Snapap, le CLA et le Satef se sont rangés du côté du premier groupe aux côtés du Collectif Algérie Pacifique, le Collectif national de défense des droits des chômeurs, le Collectif des familles de disparus et autres. Tout en dénonçant l'infiltration de certaines associations sans représentativité, ces formations syndicales et associatives estiment que la société a besoin d'avoir des organisations auxquelles elle peut s'identifier. Toutefois, s'éclipser de la marche de samedi, ne signifie par un retrait définitif de l'action de protestation. La société civile qui a opté pour la sensibilisation n'a pas nié la possibilité de redescendre dans la rue s'il y a nécessité. En effet, selon un communiqué parvenu ce matin à notre rédaction, les représentants de la société civile se disent «décidés à continuer le combat pour aboutir à un changement réel du système avec la participation de la société civile et des forces sociales autour d'une charte, qui aura pour but d'identifier clairement la composition et les objectifs de la coordination». «Il a été décidé de refuser cette tentative d'enfermer la coordination dans un carcan partisan étroit et d'assumer cette rupture», peut-on lire encore. Une réunion prévue après-demain, vendredi, aura pour objet de définir le plan d'action à mener. A préciser enfin que l'itinéraire de la prochaine marche, que les partis politiques semblent déterminés à organiser, se fera de la place des Martyrs vers la place de la Concorde (place du 1er-Mai), soit l'inverse de l'itinéraire des marches précédentes.