Résumé de la 4e partie n Pour s'assurer du sexe de Sébahi, le chef du village propose de la tester en lui présentant un vin fort et un autre sucré : si c'est un homme, il boira le vin fort, si c'est une femme elle préférera le sucré... «Demain, dit-il à la jeune fille, on t'offrira du vin. Ne touche pas aux dix gourdes qui seront mises à part. Sers-toi de celui des vingt autres qui se trouveront à côté.» Au matin, le chef du village fit apporter les trente gourdes. Il groupa les dix de vin sucré, les vingt de vin fermenté et les présenta à Sébahi. Elle tendit la main, saisit une gourde de vin sucré, la porta à ses lèvres : — «Oh ! on dirait de la limonade s'écria-t-elle. Ce n'est pas bon. C'est une boisson de femme, je n'en veux pas. S'emparant d'une gourde de vin fermenté, elle le goûta.» — «Voilà ce que je préfère boire ! Le cheval l'avait prévenue. Ce que tu boiras, avait-il dit, c'est moi qui l'urinerai. Donc bois autant que tu pourras.» Sébahi but ainsi les vingt gourdes de vin fermenté. Le chef et ses hommes dirent alors à la sorcière : — «Regarde, elle a bu les vingt gourdes de vin fort. Voilà la preuve qu'il s'agit d'un homme. Tu nous as trompés et nous te tuerons à sa place.» Ils exécutèrent leur menace. Lorsque la jeune fille fut prête à partir, elle monta sur son cheval, fit ses adieux au chef, aux hommes qui reçurent l'ordre d'accompagner l'étranger jusqu'au prochain carrefour. Arrivée là, la princesse renouvela son salut. Une fois loin d'eux, elle cria : — «A vous qui dites que les femmes ne pénètrent jamais dans votre village, je dis que moi, Sébahi, fille de roi, j'y suis entrée et qu'à cause de moi vous avez tué votre vieille. Aujourd'hui, je connais votre manière de vivre.» Et elle s'élança au grand galop. Le chef et ses hommes prirent leurs montures, s'armèrent de lances, de flèches et se mirent à sa poursuite. Le petit cheval courait, courait devant. En arrivant au pied de la montagne formée de pierre polie, il prit son élan et la franchit d'un bond. Il retomba sur le sol devant le Guinarou et ses hommes tous surpris. Avant qu'ils aient pu reprendre leurs esprits, il était déjà loin et derrière lui courait le diable. Morale de l'histoire Après un long galop, il atteignit le village du père de Sébahi. Là, les parents et la sœur, le cœur inquiet se désolaient. Ils se réjouirent tous grandement en la retrouvant. Revoyant son village, la jeune fille rassembla les habitants et leur parla ainsi : — «Les conseils des parents et des petits enfants peuvent sauver la vie d'un homme. L'histoire est à présent terminée. Lorsque votre petite sœur ou votre petit frère vous donnera un conseil, ne dites pas : «Comment toi si petit, tu veux me commander ?»