Récompenses n L'Algérie a raflé, hier soir, trois prix spéciaux à la 22e édition du Festival du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). ‘Voyage à Alger', signé de Abdelkrim Bahloul, a été doublement couronné avec le prix des Nations unies pour les droits de l'enfant d'une valeur de 2 millions de Fcfa (environ 3 000 euros), et le prix Signis (Association catholique mondiale pour la communication) d'une même valeur. ‘Essaha', une comédie musicale de Dahmane Ouzid, a remporté le prix des Nations unies pour la lutte contre la pauvreté, d'une valeur de 5 millions de Fcfa (environ 7 700 euros). Dahmane Ouzid, approché en marge de la cérémonie des remises des prix s'est dit fier de ces distinctions de qualité. Quant à Abdelkrim Bahloul, il a exprimé sa satisfaction de décrocher deux distinctions des plus importantes des prix spéciaux, estimant que le jury des Nations unies a primé le film parce qu'il traitait des enfants de chouhada avec toutes les injustices qu'ils ont subies après l'indépendance. «Quant au prix Signis, je pense que c'est l'objectivité de la vision que porte le film sur les Algériens et les colons français, pendant et après la guerre, qui les a convaincus», a-t-il estimé, ajoutant que «le film n'est pas raciste, et qu'il montre qu'un Algérien peut être bien ou mauvais et de même pour un colon français». Les résultats des compétitions officielles pour les trois catégories principales longs métrages, courts métrages et documentaires seront dévoilés aujourd'hui dans la soirée, lors de la cérémonie de clôture. L'Algérie n'a décroché qu'un seul Etalon d'or de Yenenga, prix suprême du palmarès du Fespaco, en 1985, avec ‘Histoire d'une rencontre', de Brahim Tsaki. Par ailleurs, la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci) a lancé un appel pour la création du Fonds panafricain pour le cinéma et l'audiovisuel, invitant Abdou Diouf, secrétaire général de la francophonie, à «être l'ambassadeur» de la structure naissante. Le projet de Fonds panafricain pour le cinéma a été annoncé à Cannes en mai 2010 et présenté aux journées cinématographiques de Carthage en octobre 2010. «Une étude de faisabilité a déjà été réalisée», a indiqué le secrétaire régional de la Fepaci, Yazid Khoudja, ajoutant que ce qui reste à faire c'est la création de la fondation et la mise en place des instruments à même d'assurer une gestion transparente de ce fonds. Plusieurs pays africains ne disposent pas d'organismes d'aide et de financement des productions cinématographiques et audiovisuelles, a noté Yazid Khoudja, ce qui fait de la création de ce fonds une nécessité pour développer le cinéma africain.