La jeune femme rapporte les propos de la cousine à son père qui l'incite à se montrer patiente. Peu après, en effet, cinquante cavaliers se présentent à la maison et demandent l'hospitalité pour la nuit. Le père la leur accorde et, après leur avoir offert à dîner, il leur fait préparer des couches et dès qu'ils s'endorment, il prend leurs épées (dans certaines versions il est question, par anachronisme, de fusils), les remet à sa fille et lui dit : «Va les montrer à ta cousine et dis-lui : si ton père tue dix hommes par jour, le mien en tue cinquante !». Bent al-Khass est longtemps restée célibataire, renvoyant les prétendants. Et quand elle a décidé enfin de se marier, elle a honte de le dire à son père. Un jour alors qu'elle se trouve avec lui dans un champ d'orge, elle lui montre les épis de céréales encore verts mais qui promettent une belle récolte : «C'est le printemps, dit le père, la terre a été arrosée d'eau, l'orge fleurit ! — Oui, dit la jeune femme, la terre a passé la nuit avec son étalon ! (al ardh batet m'â fh'el-ha!). Le père comprend alors que sa fille accepte de se marier. Il ne chasse donc pas les prétendants qui se présentent et la jeune femme en choisit un. La tradition n'a pas gardé le souvenir de ce mari, en revanche on attribue à bent al-Khass un fils que certains récits mettent en scène.