Une frénésie joyeuse s'est emparée, hier, samedi, de Rio, alors que des millions de personnes déguisées défilent en chantant dans les rues au rythme de la samba, dans une ville désormais plus sûre après la pacification des favelas les plus violentes. La pluie fine qui s'abat sur la ville n'a pas découragé les deux millions de fêtards, selon les organisateurs, du célèbre défilé de rue du Bola Preta. Ils se sont rassemblés par centaines de milliers dès 8h (heure locale et 11h GMT) dans les avenues du centre interdites à toute circulation sauf à l'énorme camion hérissé de haut-parleurs qui crache de la samba avec force décibels. Ce «trio-electrico» est suivi par la foule colorée qui danse et chante à tue-tête. «Tout le monde se mélange, il n'y pas de différence de classe sociale. Tout le monde est là avec la même envie de s'amuser», déclare en passant une jeune. Plus de 460 «blocos» (groupes carnavalesques de quartier) sont prévus à Rio pendant ce carnaval dont l'apogée seront les défilés des écoles de samba sur le sambodrome dans les nuits de dimanche et lundi, considérés comme le plus grand spectacle de la planète. «Bola Preta, c'est le meilleur bloco de Rio ! On est bien reçu quel que soit le pays ou la ville d'où on vient», s'enthousiasme Paulo, 22 ans, qui participe à ce bloco depuis six ans.